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LA POLITIQUE EN CHINE


par
 

Daniel Arthur Laprès
 
 

Zhou En Lai

 

Zhou En Lai est né en 1898 au sein d’une famille de mandarins, mais son père ne parvenait pas à subvenir aux besoins de la famille et était le plus souvent absent. Zhou a en fait été élevé par d’autres membres de la famille de son père. Il a pu étudier à des écoles de grande renommée, et qui appliquait des méthodes pédagogiques occidentales.

 

A partir de 1917, il a étudié pendant deux ans au Japon. Après son retour à Tianjin, il a participé aux activités politiques et de ce fait s’est fait emprisonner. Après sa sortie de prison, il est parti étudier en France ce qui lui a donné aussi l’occasion de visiter l’Angleterre et l’Allemagne. Pendant cette période, il a œuvre au sein de la cellule européenne du Guo Min Dang (Parti Nationaliste).

 

En 1924, Zhou a été rapatrié et a intégré la prestigieuse école militaire Whampoa. Il a profité de ses postes auprès de cette institution pour placer des communistes dans des postes d’importance.

 

Il a été renvoyé de cette école en 1926 pour ses activités à la faveur des communistes. Ensuite, il a déménagé à Shanghai où s’est concentré sur l’organisation des ouvriers.

 

En 1931, Zhou a rejoint la base militaire des communistes dans la province de Shaanxi et il a rem placé Mao Ze Dong en tant que secrétaire de la première armée. Il a accédé au poste de vice-président de la Commission Militaire.

 

A cause des pertes subies pendant la Longue Marche, le commandement de l’armée a été contestée et avec le soutien de Zhou En Lai Mao Ze Dong a pris le contrôle des forces armées communistes.

 

Lors de l’incident de Xian, quand des généraux sympathisants du Parti Communiste ont kidnappé Jiang Jie Shi pour le forcer à renoncer à ses attaques contre les communistes afin de concentrer les forces chinoise sur la résistance aux japonais, Zhou a joué un rôle d’intermédiaire.

 

Après la chute de la capitale nationaliste à Nanjing, Zhou qui avait été désigné en tant que représentant du Parti Communiste vis-à-vis des nationalistes, a clandestinement organisé les infiltrations communistes.

 

Zhou était chargé des relations du Parti Communiste avec les pays étrangers. Dans ce cadre, Zhou a maintenu des contacts avec des journalistes étrangers, dont Edgar Snow, et c’est lui qui a enrôlé Norman Bethune, médecin canadien, au service du Parti, ainsi que le réalisateur cinématographique hollandais, Rodny Evans, quia produit le documentaire 400 Million People.

 

En 1938, Zhou a été nommé au poste de Vice-Directeur du bureau politique de la Commission militaire  au sein du gouvernement nationaliste et il a ainsi accédé au plus haut poste détenu par un membre du parti dans ce gouvernement.

 

Après l’abandon de Wuhan par les nationalistes (ainsi que sa mise à feu), Zhou a repris ses activités à Chongqing, où il a rencontré un orphelin, Deng Xiao Ping, qu’il a pris sous sa tutelle, le faisant former plus tard en ingénierie et le préparant à assumer un rôle important dans la politique.

 

Après l’incident d’Anhui quand les forces nationalistes ont attaqué une armée communiste forte de 900.000 soldats et ont tué ou emprisonné ses chefs, le front d’union entre les nationalistes et les communistes a été rompu.

 

Malgré cette rupture, Zhou a maintenu de bonnes relations avec plusieurs chefs militaires nationalistes et en a retourné plusieurs.

 

Ces relations lui ont valu la suspicion de Mao Ze Dong qui n’a été convaincu de la loyauté de Zhou que par ses reconnaissances d’erreurs, ses critiques des adversaires de Mao et ses expressions maintes fois réitérées de son soutien pour la ligne prônée par Mao.

 

Zhou a essayé d’obtenir le soutien des américains dans le combat contre les japonais, mais il n’est pas parvenu à ses fins.

 

Après la défaite des japonais, les nationalistes et les communistes ont tenu des négociations à Chongqing en 1945, mais les efforts pour aplanir leurs différends n’ont pas abouti et les protagonistes ont repris leur guerre civile.

 

Quand la République Populaire de Chine a été fondée en 1949, Zhou a été désigné premier ministre et ministre des affaires étrangères et il a occupé un des cinq postes du politburo. En ce rôle, et malgré l’aliénation de la Chine entrainée par la guerre de la Corée et la tension concernant le sort de Taiwan, Zhou a réussi à établir de bonnes relations avec l’Inde, qui a même soutenu l’occupation chinoise du Tibet. Zhou a également réussi à établir de bonnes relations avec l’Union Soviétique, la Mongolie (alors dite Extérieure) et la Corée du Nord.

 

A la conférence internationale de Bandung en 1955, Zhou a remporté une victoire en convaincant les participants d’adopter une délibération promouvant la paix et renonçant au recours à la force dans les relations internationales.

 

Ayant découvert un complot visant son assassinat par l’explosion de l’avion qu’il devait emprunter pour atteindre l’Indonésie, il a changé son projet de déplacement, amis a laissé se dérouler l’attentant, malgré la perte d’une dizaine de personnes, dont il considérait l’importance comme subalterne aux possibilités d’exploitation de l’incident à ses fins politiques.

 

Les historiens sont en désaccord sur le rôle de Zhou pendant le Grand Bon an Avant (1958) et la Révolution Culturelle (1966-76) qui ont entraîné des catastrophes pour le peuple chinois. Pour les uns, il a renoncé à ses propres valeurs et s’est soumis à la folie maoïste afin de conserver ses postes. Pour d’autres, y compris la Bande des Quatre, il était un résistant aux excès des gardes Rouges.

 

Les tensions entre les deux chefs de la Révolution Communiste ont apparu au grand public après son le décès de Zhou le 15 janvier 1976 quand Mao a refusé d’assister aux funérailles de son camarade ou d’approuver des hommages publics après les funérailles. Selon certains, Mao a même ordonné que tout traitement pour son cancer soit refusé à Zhou. Malgré tout, le peuple chinois a spontanément manifesté son affection pour Zhou à partir du 4 avril 1976 quand des milliers de personnes se sont assemblées à la Place Tian An Men. Pendant deux jours des assemblées ont été tenues dans plusieurs villes chinoises. Jusqu’à 100.000 personnes étaient présentes à la Place Tian An Men le 5 avril. Quand la manifestations s’est terminée, les derniers participants ont été arrêtés et poursuivis et finalement condamnés à des peines d’emprisonnement. Ces incidents ont aussi valu à Deng Xiao Ping, considéré comme un protégé de Zhou, d’être relevés de toutes ses fonctions.

 

Au début des années 1970s, la Chine est devenue convaincue du besoin d’accéder à la technologie américaine pour assurer la poursuite de son développement économique, notamment dans le secteur pétrolier. Zhou En Lai a entrepris de renouer les contacts avec les américains et ses efforts ont débouché sur la visite de Henry Kissinger et ensuite du Président Nixon en 1972.

 

Les étrangers qui l’ont rencontré ont été favorablement impressionnés, dont Henry Kissinger, Richard Nixon, Ernest Hemingway et son épouse, et Charlie Chaplin, le considérant cultivé, charmant, diligent.

 

 

 

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