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WEBLIOGRAPHIE DE LA CIVILISATION CHINOISE

par

Daniel Arthur Laprès

 

 

 
 


LA PHILOSOPHIE EN CHINE


Le taoïsme

Lao Dan, aussi connu sous le nom Laozi, était originaire de l’Etat de Chu et il est probablement né plusieurs décennies avant Confucius.

Lao Dan occupait un petit poste dans la bibliothèque de l’Etat de Zhou. En accomplissant son travail, il a pu prendre connaissance des études philosophiques de son époque et il a abouti à la conclusion que l’univers consistait du ciel, de la terre, de l’humanité et des grands principes définissant la voie, le « dao ».

Le dao est l’a priori dont tout le reste de l’univers est dérivé.

Selon Laozi, tout est régi par des lois naturelles objectives.

La contradiction est inhérente à la condition humaine: sans laideur, il ne peut y avoir de beauté; sans grand, il n’y pas de petit; sans vie, il n’y a pas de mort; vice-versa. Aussi le positif et le négatif peuvent s’inverser.

Laozi prônait la résignation sans qu’il y ait besoin d’intelligence ou sagesse et il recommandait à l’humanité de se contenter facilement sans se compliquer l’existence.

A la fin de sa vie, son mécontentement avec la condition humaine s’est aggravé et il a senti une grande nostalgie pour les conditions sociales primitives, sans guerre et sans disparité entre les riches et les pauvres.

Alors que Confucius prescrit des règles pratiques pour atteindre le dao, Lao Zi préconise une approche plutôt mystique pour y parvenir.

Sur le chemin de son départ en retraite de la société, ses disciples ont obtenu qu’il consigne ses idées dans une œuvre de quelque 5.000 mots, dont le titre, Dao De Jing, est le plus souvent raccourci en Laozi. Ses contenus s’assimilent à des récits pratiques et ont attiré plus d’intérêt populaire que les écritures bouddhistes complexes au point d’être impénétrables pour le non-initié.

Le principe de Lao Zi est simple: « plus l’on interdit au peuple de faire ceci ou cela, plus les gens seront pauvres . . . Plus il y aura de lois, plus il y aura de voleurs et de bandits. »

Lao Zi recommande aux chefs d’Etat de « vider les cœurs de leurs sujets du désir et leurs esprits de l’envie, en remplissant leurs ventres de ce dont ils ont besoin. »

Les taoïstes reprochaient aux confucéens l’hypocrisie de leur bonté formelle.

A l’époque de la Période des Etats en Guerre (475-221 avant JC), la philosophie taoïste a reçu un apport très important d’un académicien de l’Etat de Song, Zhuang Zhou, souvent désigné Zhuangzi.

Zhuangzi a toujours refusé les postes officiels ayant même dédaigné le poste de Premier Ministre de l’Etat de Chu. Il ne cherchait pas non plus les richesses matérielles et s’est consacré à une vie ascétique. Il a écrit de nombreux essais et fables expliquant les dogmes taoïstes.

L’expression « Lao Zhuang » désigne l’ensemble de la pensée des deux hommes.

L’idéologie taoïste est réputée avoir inspiré le mouvement légaliste, mais l’individualisme inhérent au taoïsme semble incompatible avec la dictature caractéristique des légalistes.

Les nobles chinois pratiquaient volontiers tantôt le confucianisme pendant les missions à la cour, et tantôt le taoïsme quand venait le moment de prendre sa retraite sur leurs propriétés rurales.

L’essor du taoïsme en Chine est intimement lié aux pratiques occultes de la Chine antique: la sorcellerie, la vénération des esprits, la recherche de l’élixir de l’immortalité.

Un des grands classiques du taoïsme, Bao Pu Zi, est une compilation par Ge Hong des diverses méthodes de fabrication d’élixirs. Certaines de ses recommandations se sont avérées justes sur le plan scientifique.

En l’an 142 après JC, Zhang Daoling a fondé la première organisation taoïste privée. Ses adeptes furent appelés les « Taoïstes à Cinq Boisseaux » car ils contribuaient à leur entrée cette quantité de blé. Ils vénéraient Laozi comme leur Dieu Suprême et considéraient le Dao De Jing comme le grand classique de leur religion.

Le petit-fils de Zhang Dao Ling, Zhang Lu, a popularisé la religion en instituant un réseau d’aide aux dépourvus et de lutte contre l’oppression féodale.

En 184 après JC, le chef du groupe taoïste Taiping, Zhang avec ses deux frères a mené une rébellion connue sous le nom « Rébellion des Turbans Jaunes » à cause du port par les protagonistes taoïstes de foulards jaunes. Ce mouvement était influencé autant par le mazdéisme iranien que le taoïsme. Il est né dans les zones côtières et a été propagé par des moines opposés aux représentants de la religion officielle, pour la plupart des fils de nobles. Le peuple s’est aisément identifié avec ces prêtres de provenance commune. Le soutien populaire a porté un de ces groupes au contrôle de l’est de la Province de Sichuan.

L’Etat a développé des communautés mixtes hommes/femmes, des régimes de salut public tout en décourageant la stratification sociale.

Après la destruction du mouvement des Turbans Jaunes par Cao Cao, les représentants du mouvement se sont dispersés, mais leurs influences ont duré longtemps surtout au centre et au sud, et se retrouvent vraisemblablement dans les cultures tibétaines et mongoles.

Après les dynasties Wei et Jin, le taoïsme a commencé sa montée de l’échelle sociale. A partir des dynasties Sui, Tang et Sun, le taoïsme est devenu à la mode. Le nom de famille des empereurs de la dynastie Tang étant le même que celui de Laozi, soit Li, les idées de ce dernier ont bénéficié de la faveur impériale. L’Empereur Gao Zu, se proclamant descendant direct de Laozi, a fait construire le Temple du Dieu Suprême.

Depuis temps immémorial en Chine, la vénération des aïeux, le culte officiel du Ciel enrichi par le confucianisme, et les pratiques shamanistes se sont mélangés et se sont toujours interpénétrés. Le taoïsme a fourni un terroir accueillant à ces mélanges de mouvances.

La mort de quelques Empereurs Tangs, empoisonnés par des élixirs de l’immortalité taoïstes ont lancé la secte sur une pente descendante. En réponse, les théoriciens taoïstes ont prôné la poursuite de la longévité plutôt par les pratiques internes (le yoga ou qigong, consistant en des exercices de respiration).
 
 
 
 

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