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WEBLIOGRAPHIE DE LA CIVILISATION CHINOISE

par

Daniel Arthur Laprès

 

 

 
 

LA SOCIETE CHINOISE


Les classes sociales

Dans la société traditionnelle chinoise, on dénombre quatre classes: les officiels (« shi »), et les paysans (« nong ») sont les seules classes parfaitement respectables. Sous la dynastie Han il était courant de distinguer les bourgeois (liang min) des gens du peuple (jian min).

Les six arts que les gentils hommes devaient maîtriser étaient : le li (rite : vénération, funérailles, pèlerinage, chasse, activités sociales et dînatoires), le yue (la musique et la danse), le she (tir à l’arc), le yu (la conduite de chariots), le shu (la lecture) et le shu (les mathématiques).

Les artisans (« gong ») et les marchands (« shang ») vivaient sous d’importantes restrictions à leur liberté. Les artisans supportaient des obligations de travail. Les marchands sont restés des citoyens de seconde classe. Les Confucianistes soutenus par les propriétaires terriens dédaignaient les marchands. Les marchands et les artisans sont exclus de tout poste officiel et n’ont pas le droit de se présenter aux concours.

Au bas des échelons sociaux, il y avait les « petits gens » et les esclaves. Les esclaves devaient se marier et ils se reproduisaient en fait plus rapidement que les classes supérieures (contrairement au cas du continent européen).

Au-dessus des esclaves, les serfs avaient divers rôles. Certains devaient travailler trois mois de l’année pour le gouvernement et étaient rémunérés pour ces prestations; d’autres étaient au service des gens aisés. Ils étaient limités dans leur possession de terres à la moitié du lot attribué aux « citoyens ». À un niveau au-dessus on trouvait les familles de services (« jia hu ») qui s‘occupaient des tombes, des fours, ou qui étaient médecins ou musiciens.

Chaque catégorie avait des lois la concernant spécifiquement.

On s’épousait à l’intérieur de sa classe et il n’y avait pas d’adoption. (Il est utile de remarquer que l’Empire Romain avait adopté à la même époque des pratiques similaires.)

Les maisons des différentes classes étaient distinguées par leurs matériaux.

Les marchands portaient obligatoirement des turbans blancs sur lesquels étaient obligatoirement écrits leur nom et profession. Les marchands devaient mettre des chaussures dépareillées, une blanche et une noire.

A partir de la réforme des terres entreprise par le régime Toba dans le nord de la Chine vers l’an 485 après JC, seuls les propriétaires de terres et les paysans libres et indépendants étaient des « personnes » jouissant de tous leurs droits.

À partir du 11ème siècle, les marchands pouvaient se présenter aux concours et donc acquis une certaine mobilité sociale.

Le 12ème siècle est marqué par de nombreuses réformes sociales. A partir de 1098, l’Etat finance des maisons de retraite et en 1102 organise les oins médicaux pour les patients pauvres. Il existe des hôpitaux d’Etat à partir de 1143. L’Etat organise des services de pompiers dans les grandes villes et même des bordels pour ses soldats. Les fonctionnaires ayant dépassé les 70 ans recevaient une pension équivalent à 50% de leurs anciens revenus.

Les mongols ont instauré une législation sur la nationalité destinée à protéger leur position au sein de la société chinoise. Ils ont séparé la population en 4 classes :

- la classe dominante : les mongols (divisés en 4 sous-groupes : les tribus mongoles les plus anciennes, les tatars blancs, les tatars noirs, les tatars sauvages),
- les auxiliaires originaires de l’Asie Centrale,
- les chinois du nord, et
- les chinois du sud.

Seuls les mongols pouvaient occuper des hautes fonctions dans l’administration.

À l’époque des Mings, la société est toujours divisée en classes et les marchands subissent toujours des discriminations. Les artisans continuent à fournir quelques mois par an de travail à l’Etat. Mais sous le Ming, les marchands étrangers perdent leur statut préférentiel. Les soldats, les marchands et les artisans sont des classes héréditaires et chaque famille doit veiller au remplacement de ses membres disparaissant des rôles, d’où un des  intérêts à s’organiser en clans pour augmenter les chances de pouvoir proposer un membre du clan apte aux tâches concernées.

Finalement des chefs Manchous ont conquis Beijing en 1644 et Nanjing, le centre productif de la Chine à l’époque, en 1645. Leur fierté nationale incitait les classes supérieures chinoises à refuser la collaboration avec les manchous, mais leurs rangs avaient été décimés dans les rébellions populaires et les guerres entre clans de la fin de règne sous la dynastie Ming. En désespoir de cause, ils se sont suicidés par milliers. Les manchous ont adopté une politique de brimade officielle des chinois, interdisant le mariage entre manchous et chinois, dédoublant l’organisation de l’administration, avec pour chaque poste important un chinois et un manchou, ce dernier ayant le rôle déterminant. Les chinois ont dû se vêtir à la façon des manchous et mettre leurs cheveux en tresses. Les manchous constituaient la race supérieure, exempte des concours et de toutes corvées.
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