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LA POLITIQUE EN CHINE


par
 

Daniel Arthur Laprès
 
 

Sang Ge

Sang Ge était d'ethnie weiwuer et maîtrisait de nombreuses langues. Sa date de naissance est inconnue.

Hu Bi Lie lui a délégué les responsabilités afférantes au culte bouddhiste et le Tibet.

Son talent le plus exceptionnel était la gestion des affaires économiques.

Quand Hu Bi Lie s'apprêtait à envoyer des offrandes d'argent et de textiles à une relation royale dans les provinces, Sang Ge lui a suggéré que, plutôt que d'y ajouter les ânes ayant servi au transport, mieux valût les ramener en les chargeant de pierres précieuses.

Quand il a fallu expédier un représentant pour procurer de l'huile pour l'armée, le Secrétariat Central (zhong shu sheng) proposait d'avoir recours à un han, mais Sang Ge s'est proposé de s'en occuper lui-même car le han était sûr de combiner avec le vendeur pour obtenir un rémunération personnelle. Au retour, il a rapporté non seulement la quantité d'huile requise, mais les profits de ses échanges avec l'argent qu'il a économisé sur l'achat de l'huile.

Graduellement, il est monté dans l'estime de Hu Bi Lie et en 1287 il a été nommé premier ministre.

Un de ses premiers objectifs a été une réforme monétaire. Depuis le 11ème siècle, des billets valant argent étaient en circulation. Les billets étaient émis par des marchands et étaient appelés des « jiao zi ». En 1203, le gouvernement de la dynastie Song du nord a émis une monnaie imprimée sur papier officiellement désignée "zhong tong bao chao" ou encore  "jiao zi". À partir du milieu du 13ème siècle était appelé "jiao chao". Sang Ge y a fait substituer une nouvelle monnaie la "zhi yuan bao chao".

Le problème rencontré était que la quantité de billets émis était devenue bien importante que la quantité de métaux précieux, ce qui entraîna sa dépréciation inexorable.

Sang Ge a donc ordonné qu'en remplaçant le "zhong tong bao chao" par le "zhi yuan bao chao", le taux de conversion serait de cinq du premier pour une unité du second. La circulation des "zhong tong bao chao" n'était pas interdite. Mais les impôts devaient être réglés avec la nouvelle monnaie. L'effet n'a été que d'augmenter la quantité de monnaie sur billets en circulation et sa dépréciation n'a donc pas été enrayée.

Constatant des pertes importantes de denrées en cours de transport du sud, il a créé un service public de transport et doublé le nombre de son personnel le portant à 40.000 ménages. Sous sa direction, en quelques années, le volume transporté a été multiplié par cinq atteignant 1.513.856 "dans"  (un "dan" étant équivalent à 100 litres).

Pour éviter la flambée des prix du riz dans le Guangzhou, il a interdit ses exportations vers les territoires des peuples minoritaires.

Il a interdit l'exportation vers les pays étrangers du cuivre avec lequel était confectionnées les pièces de monnaie.

Il a convaincu Hu Bi Lie de scinder du département du cabinet chargé des ménages ("hu") un nouveau département qui contrôlerait les finances des bureaux locaux du gouvernement. Ce département a été désigné le "zheng li si". Les rapports de contrôle devaient servir à décider les affectations des fonctionnaires.

Sang Ge a doublé les taxes sur les ventes de certains produits, le sel, le thé, les spiritueux, le vinaigre. Ainsi les taxes ont atteint 100 "guans" (le "guan" correspondant à 1.000 pièces ou 1/2 tael d'argent) sur pour 300 "jins" (livres) de sel et 10 guans pour 90 livres de thé.

Alors que les prédécesseurs avaient toléré que les démunis ne s'acquittent que partiellement de leurs dettes fiscales, Hu Bi Lie sous l'impulsion de Sang Ge a supprimé toute tolérance. De nombreuses familles ont été ruinées et destituées de leurs biens.

Malgré le malheur du peuple, Hu Bi Lie était satisfait des résultats obtenus par Sang Ge et a sans cesse augmenté son pouvoir.

Sang Ge faisait démissionner ses rivaux et Hu Bi Lie a même fait exécuter certains des membres du Secrétariat Central pour leur incompétence révélées par Sang Ge.

Mais Sang Ge n'étant motivé que par l'argent, il se laissait corrompre.

Enfin, Hu Bi Lie a compris les méfaits de Sang Ge.

D'autres conseillers ont expliqué comment les impôts trop élevés ayant entraîné la ruine de paysans, ceux-ci devenaient non-productifs, ils n'avaient d'autre choix que de devenir des brigands. Déjà des armées de partisans s'étaient constituées dans les provinces du sud de la Chine.

Hu Bi Lie a donc fait arrêter Sang Ge et quand il a constaté que les pierres précieuses et objets de valeur confisqués dans sa maison concurrençaient les collections impériales, il l'a fait exécuter.

 

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