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WEBLIOGRAPHIE DE LA CIVILISATION CHINOISE

par

Daniel Arthur Laprès

 

 

 
 

LA LITTERATURE CHINOISE



La dynastie Tang

La création littéraire chinoise a atteint de nouveaux sommets pendant la dynastie Tang. La poésie a été pendant 300 ans le genre littéraire préféré de toutes les classes de la population. Il y a eu les poètes (dont Wang Wei et Meng Haoran) attirés par les paysages et la nature, et ceux (dont Gao Shi et Chen Shen) évoquant la vie aventureuse dans les territoires les plus distants de la capitale. Mais les deux poètes de l’époque ayant le plus marqué l’histoire littéraire chinoise sont Li Bai (701-762) et Du Fu (712-770).

Li Bai, qui a adopté le nom Taibai, était originaire de Qinan dans le Gansu. Il a manifesté son talent dès un très jeune âge. Il a été admis à l’Académie Impériale. Il a été influencé par les idées confucéennes et taoïstes, et était plutôt enclin à la vie d’un ermite. A deux reprises, il est parti visiter les sites historiques et naturels. Ses poèmes décrivent des paysages magnifiques et traduisent son amour pour la Chine. Il a souvent condamné les perfidies de la classe dirigeante et exprimé sa forte sympathie pour le peuple. Convoqué en 742 à participer à la Cour impériale, il a vite aliéné les courtiers les plus puissants par son esprit indépendant et critique. Li Bai a écrit plusieurs milliers de poèmes dont plus d'un millier qui sont encore en circulation. À cause de sa prédilection pour le vin, il était souvent désigné « le poète fée ». Dépité, il quitta la Cour et la capitale en 744. Après avoir erré autour du pays, il est arrivé à Luoyang où il a fait la rencontre historique avec Du Fu.

Les ancêtres de Du Fu, qui a adopté le nom Zimei, ont migré de Hubei vers Hunan. Il avait 11 ans de moins que Li Bai et il connaissait sa réputation nationale et admirait son œuvre. Tout en lui réservant une grande estime en tant que poète, Li Bai traitait Du Fu de petit frère. Du Fu avait reçu une éducation confucéenne classique mais ses tentatives d’entrer à la Cour ont échoué à cause des machinations d’un premier ministre corrompu. Ainsi, il a passé 10 ans dans la capitale vivant une existence de misère. Mais ces difficultés ont marqué ses compositions d’une profonde compréhension de la condition humaine commune. Il a composé des milliers de poèmes dont environ un millier ont perduré. Du Fu est mort à l’âge de 54 ans, Li Bai à 62 ans.

Une fois, à Kaifeng, ces deux grands poètes ont passé un séjour en la compagnie de Gao Shi à discuter et à se divertir. La rencontre a été immortalisée par un temple, San Xian, où étaient vénérées les statues des poètes. Un an plus tard, Li Bai et Du Fu se sont rencontrés encore, cette fois-ci dans la Province du Shandong. Leur correspondance et les poèmes qu’ils se sont échangés constituent des perles de la littérature chinoise.

Vers le milieu de la dynastie Tang a surgi un mouvement pour enfin restaurant à la prose ses qualités anciennes et en abandonnant le carcan stylistique. En particulier, Han Yu et Liu Zongyuan ont prôné l’adoption d’une idéologie confucéenne ce qui devait entraîner l’unité de la forme et de la substance, la première devant être mise au service de la seconde. Aussi, la qualité de toute prose dépendait de la qualité morale de son auteur. Han Yu a laissé en héritage quelque 300 essais, Liu Zongyuan plus de 400. Leurs compositions sont reconnues pour leur profondeur, leur densité et leur clarté. Ces deux grands amis ont contribué au développement de générations nouvelles d’auteurs accomplis. Il se sont soutenus face aux critiques et aux attaques officielles. Liu Zongyuan a finalement été expédié dans un territoire lointain pour occuper un petit poste.

Vers la fin de la dynastie Tang, le poète Liu Yuxi (772-842), né à Luoyang, dans le Henan, qui a adopté le nom Mengde, a marqué la littérature de son optimisme face au vieillissement, alors même que ses affinités politiques lui ont valu de nombreuses brimades. Li Shangyin, qui a écrit après Liu Yuxi, a repris certains des thèmes développés par Liu Yuxi, notamment dans son poème Ascension du Plateau du Plaisir.

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