Le roman le plus connu de
l'époque est « Un Rêve des Pavillons Rouges »
qui expose la corruption et la cruauté des classes dirigeantes à
l'époque de la dynastie Qing. Ce fut l'oeuvre littéraire de
toute une vie de Cao Xueqin, par ailleurs poète et artiste accompli
(la paternité de 40 des 120 chapitres étant généralement
attribuée à Gao E). Le roman trace l'histoire tragique de
l'amour entre Jia Baoyu et Lin Daiyu sur fond de compétition entre
quatre grandes familles de la société traditionnelle chinoise.
Lus de 500 personnages y font des apparitions. Le style réaliste
et le langage personnel de l'oeuvre ont révolutionné la littérature
chinoise. L'oeuvre a immédiatement a reçu un accueil enthousiaste
du public chinois. Il a été traduit en de nombreuses langues
étrangères. Certains chercheurs en font leur spécialité
professionnelle. L'histoire du roman a été reproduite sous
de nombreuses autres formes artistiques, notamment sous forme de pièce
de théâtre et de téléfilm.
« Les Académiciens
» (ju lin wai shi), par Wu Cing Zu (1701-1754) est une critique du
confucianisme pour son formalisme.
Dans Ching Hua Yuan par Li
Yu Chen (environ 1830) le lecteur trouve un premier traitement du féminisme
chinois.
Par contre, l'époque
a produit certains des meilleurs dramaturges chinois dont Dang Xien Zu
(1556-1617) qui a écrit « Le Pavillon du Pivoine » (mu
tan ting), une des plus belles romances de la littérature chinoise
ainsi que « Les Quatre Rêves » consistant en une série
de quatre pièces relatant la vie d'un homme qui constatant finalement
la futilité de l'existence se retire dans un monastère.
A l'époque de la dynastie
Qing, une nouvelle mode des encyclopédies se propage. En fait, les
empereurs manchous ne connaissaient pas beaucoup à la culture et
à l'histoire chinoise et donc ont cherché à combler
ces lacunes en lançant la réalisation de nombreuses encyclopédies.
Une encyclopédie géographique a été faite par
Ku Yen Wu (1613-1682). L'école Han a été ainsi appelée
car ses adhérents sĠintéressaient aux écritures de
la dynastie Han en délaissant les interprétations de lĠépoque
Song qui restaient encore la sagesse reçue. Le chef de file de cette
pensée a été Tai Chen (1723-1777) qui sĠest intéressé
à la science et à la technologie et dont lĠapproche méthodologique
a inspiré les scientifiques chinois jusquĠau début du 20ème
siècle.
La dynastie Qing est aussi
réputée pour sa production de nouvelles. La petite bourgeoisie
en est toujours la principale clientèle, mais sĠest adonnée
entre-temps au grand style de la haute bourgeoisie. « Le Maître
nĠa pas parlé » (liao chai shi yi) par Bu Song Lin (1640-1715)
a été traduit dans de nombreuses langues étrangères
et est mondialement connu.
La production théâtrale
de la dynastie Qing est colossale : un seul catalogue de lĠépoque
retrouvé comporte 1781 pièces, dont une en 26 parties, et
240 actes dont la représentation durait deux ans.
Le dramaturge le plus connu
de lĠépoque manchoue est Li Yu (né en 1611) qui était
par ailleurs critique. Ses idées sur lĠesthétique mérite
encore notre attention.
Des nombreuses traductions
dĠÏuvres étrangères ont été entreprises. Yen
Fu (1853-1921) sĠest spécialisé dans les Ïuvres philosophiques
et scientifiques occidentales. Lin Shu (1852-1924) a traduit des nouvelles.
LĠEmpereur Qian Long de la
dynastie Qing a lancé une gigantesque encyclopédie réalisée
au cours de 15 ans de travail, comportant 3.503 ouvrages, 997 millions
de caractères, soit 3,5 plus importante que l'Encyclopédie
Yong Le. Les Ïuvres étaient réparties en quatre classes :
jing (les classiques, surtout les classiques confucianistes), shi (l'histoire),
zi (les maîtres autres que Confucius), et ji (anthologie d'oeuvres
littéraires), d'où le nom de cette encyclopédie :
La Bibliothèque Complète des Quatre Branches de la Littérature.
L'oeuvre est une source indispensable pour les chercheurs travaillant sur
l'histoire et la civilisation chinoises.
De ces influences est née
la révolution littéraire.
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Le
site des échanges avec la Chine