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WEBLIOGRAPHIE DE LA CIVILISATION CHINOISE

par

Daniel Arthur Laprès

 

 

 
 



L'HISTOIRE DE LA CHINE


La dynastie Han

En 206 avant JC, Liu Zhi (ensuite reconnu sous le nom Gao Zu) s’est déclaré Empereur et a proclamé l’instauration de la dynastie Han.

L’Empereur Gao Zu, qui était d’origine modeste s’est méfié après son ascension sur le trône des ses proches autant que des classes au sommet de la société contemporaine, soit les marchands et les militaires. Il a préféré asseoir son pouvoir sur la classe des propriétaires de terres. Les paysans louaient leurs terres (versant environ la moitié de la production aux propriétaires) et donc n’étaient pas inféodés bien que la différence pratique n’a pas dû être énorme. Les propriétaires agissaient en famille, souvent se répartissant entre les membres présents sur les terres et ceux intégrés dans l’administration dans les villes. Cette "gentifrication" a perduré dans ses aspects fondamentaux et moyennant des évolutions à la marge jusqu’à la Révolution Communiste en 1949. A l’époque de la dynastie Han, on évoquait les « cent familles ».

Un système de concours d’entrée à l’administration a été instauré à partir d’environ l’an 100 avant JC. Le confucianisme constituait le fonds de connaissances dont la maîtrise ouvrait les voies du succès. Les classes dirigeantes ont de toute façon su maintenir leur prééminence puisque leurs membres avaient un accès préférentiel à l’éducation délivrée par les grands maîtres.

Les textes sur lesquels travaillaient les savants de l’époque étaient incomplets et souvent d’une authenticité douteuse; néanmoins, l’apprentissage des idéaux confucéens a participé à la création d’une classe dirigeante infuse d’une éthique imperméable à la corruption qui a protégé pendant deux millénaires la civilisation chinoise contre les secousses internes et externes.

La structure fondamentale de l’Etat de la Chines des dynasties a été mise en place par les premiers empereurs Han. A la tête de l’Etat règne l’Empereur dont le pouvoir discrétionnaire n’est limité que par le « Ciel » (« tian ») dont les règles de moralité devaient être respectés par l’Empereur sous peine de perdre le « Mandat du Ciel » et attirer des catastrophes naturelles. L’Empereur était par ailleurs lié par le Code (la loi) qu’il ne pouvait ni abolir ni changer.

L’Empereur Han Wu Di a poussé l’Empire vers l’ouest jusqu’en dans le Bassin de Tarim frayant au passage une séparation entre les peuples huns et tibétains tout en accaparant pour la Chine les bénéfices des échanges.

Mais le financement de la présence militaire en Asie centrale a ruiné les finances de l’Empire. Les luttes entre cliques se sont envenimées.

Dans une singulière rébellion en l’an 8 après JC, le trône a été usurpé par Wang Mang, personnage inédit pour avoir cherché le soutien public, pour avoir voulu justifier son acte par un mandat du Ciel, et pour avoir organisé une abdication en bonne et due forme de son prédécesseur selon un rite qui a été respecté ultérieurement. Ses réformes qui lui ont valu d’être appelé le premier socialiste sur le trône en Chine ont le plus souvent fini par tourner au détriment du peuple qui s’est soulevé.

En l’an 22 près JC, Wang Mang a été exécuté et la deuxième dynastie Han a été instaurée par Huang Wu Di en 25. La paysannerie ayant été décimée par les guerres, ainsi que les rangs des grands propriétaires et les usuriers par la même occasion, les conditions de vie du peuple ont alors été satisfaisantes pendant près d’un siècle. La capitale a été transférée à Luoyang, plus proche que Xian des régions de la production agraire de l’époque et le coût de l’entretien de la Cour a été soulagé d’au moins les coûts de transport. L’Empire a été projeté jusque dans le Turkestan, mais la volonté officielle d’y rester variait en fonction de l’évolution des conflits entre cliques.

Vers le milieu du deuxième siècle après JC, les intrigues entre cliques menées à la Cour à travers les eunuques et les mandarins ont fini par réduire l’influence de la Cour à la faveur de celle des gouverneurs militaires dans les provinces. Au crépuscule de la dynastie, l’Empereur était capturé et baladé de chef victorieux en chef victorieux par un chef militaire en attenant que l’un des concurrents subjuguent les autres et organisent une abdication selon le précédent établi par Wang Mang.
 
Dans des conditions similaires à celles ayant englouti la première dynastie Han, la Seconde Han s’est achevée dans une rébellion menée par des populistes soutenus par des intellectuels sous les influences taoïstes et mazdéistes iraniens, mélangées aux superstitions locales. Les chefs spirituels ont même réussi à créer un éphémère état sous leur tutelle dans l’est du Sichuan où régnait un esprit communautaire. Les autorités centrales avaient essayé d’apprivoiser ces cultes en officialisant certains sectes tout en supprimant les autres. Mais la rébellion des Turbans Jaunes a été matée grâce notamment à Cao Cao, légendaire personnage de l’histoire chinoise, dont le fils a fondé environ en 220 une nouvelle dynastie, celle de Wei. Un des aspects les plus notoires du rôle de Cao Cao et qu’il a obtenu l’aide des Huns en invitant 19 de leurs tribus à s’installer sur le territoire dans le Shanxi invitant ainsi le loup dans la bergerie.

S’en est suivi, comme cela se reproduira plus tard, une phase centrifuge de l’histoire de la Chine. L’Empire se disloque pendant plus de trois siècles, le nord et le sud parcourant des trajectoires différentes.
 
 
 
 

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