Le site des échanges avec la Chine

 

 

WEBLIOGRAPHIE DE LA CIVILISATION CHINOISE

par

Daniel Arthur Laprès

 

 

 
 



L'HISTOIRE DE LA CHINE




La dynastie Qing

Finalement des chefs Manchous ont conquis Beijing en 1644 et Nanjing, le centre productif de la Chine à l’époque, en 1645.

Leur fierté nationale incitait les classes supérieures chinoises à refuser la collaboration avec les manchous mais leurs rangs avaient été décimés dans les rébellions populaires et les guerres entre clans de la fin de règne sous la dynastie Ming . En désespoir de cause, ils se sont suicidés par milliers.

Les manchous ont adopté une politique de brimade officielle des chinois, interdisant le mariage entre manchous et chinois, dédoublant l’organisation de l’administration, avec pour chaque poste important un chinois et un manchou, ce dernier ayant le rôle déterminant. Les chinois ont dû se vêtir à la façon des manchous et mettre leurs cheveux en tresses. Les manchous étaient la race supérieur, exempte des concours et de toutes corvées. Les armées manchous étaient postées aux points stratégiques du territoire et elles étaient financées à partir des recettes de l’Etat.

En même temps, les manchous n’ont pas touché au régime des terres et ils ont ainsi pu à la longue regagner la confiance des classes supérieures d’autant qu’ils ont maté les rébellions qui emportaient les domaines et ils ont préservé les grands travaux publics en bon état de marche, prévenant par exemple les grandes inondations. Ils ont éliminé la corruption qui était devenu endémique à la Cour Ming.

Les familles aisées envoyaient leurs fils sans autres horizons vers les territoires à la mare de l’empire, soit les provinces de Guangdong et Ganxi.

Le déclin a commencé à partir du milieu du 18ème siècle. Les extravagances des empereurs, en particulier Chen Long, ont appauvri le pays. En fait, la population a cru plus rapidement que la productivité pendant cette période. Une explication consisté à observer que la population chinoise est restée sur les terres et ne s’est pas déplacée dans les villes pour travailler dans les usines comme en Europe. N 1932, il y avait toujours 73,3% de la population dans la campagne, chiffre qui atteint 81% en 1950.

Les échanges internationaux de cette période ont engendré un cycle négatif pour la Chine. Quand les chinois exportaient au cours du 18ème siècle le thé ou des produits en soie ou en céramique, ils obtenaient de l’argent mais au cours du 19ème siècle les anglais ont substitué à l’argent l’opium.  Par conséquent le prix de l’argent en Chine a augmenté et les paysans qui ont dû payer leurs impôts en argent n’ont pas pu pour autant augmenter leur production.

Les manchous ont pris l’île de Formose (Taiwan) en 1683 et sont entrés au Tibet en 1715. A l’ouest les manchous ont investi l’ouest du Turkestan ayant remporté une grande victoire militaire en 1755 contre les peuples. Ils ont conquis la Birmanie en 1767 et ont occupé le Népal en 1970-91.

A partir du début du 19ème siècle, le déclin de la dynastie s’enclenche. Les rébellions des pauvres se multiplient et sont supprimées férocement. Par exemple, le Gansu est virtuellement vidé de sa population martyrisée par les forces impériales.

A l’ouest de l’Empire, les révoltes musulmanes surviennent en 1825, en 1845, en 1864-5 dans le Gansu et encore en 1895, au Yunnan entre 1855 et 1873 et au Turkestan à partir de 1866.

Au Hunan, naît le mouvement Tai Ping (Paix Suprême) mené par un Hakka d’origine modeste, Hing Xiu Quan, qui s’inspirait volontiers d’idées chrétiennes au point de se désigner « fils cadet du Christ » s’est propagé sur le territoire. Il prônait que toute propriété devait être détenue en communauté, que les terres devaient être classifiées en fonction de leur fertilité et distribuées en parts égales parmi la population, des réformes fiscales, l’égalité de la femme qui combattait côte à côte avec le personnel mâle (la monogamie étant par ailleurs fortement recommandée), l’interdiction de l’opium, de l’alcool, du tabac, et de la prostitution, le reniement des capitulations, et la reconnaissance des étrangers en tant qu’égaux. En 1853, il a pris Nanjing. Il est parvenu jusqu’à Tianjin en 1855 mais n’a jamais pris Beijing. Les puissances étrangères ont préféré soutenir la dynastie manchou chancelante plutôt que le mouvement Taiping. An nord, les classes propriétaires de terres ont trouvé un autre champion, Cheng Guofan, qui  les a finalement évincés de Nanjing en 1864.

D’autres révoltes populaires surgissent, à Tianjin entre 1856 et 1868 (le mouvement Nian Fei) La dynastie est également mise à mal par les puissances étrangères.

La prohibition des échanges d’opium en 1839 incite les anglais à prendre les armes. D’abord en 1841, ils remontent le Yangtze jusqu’à Nankin et l’année suivante est conclu le traité de Nankin par lequel Hong Kong leur est cédé, des ports sont ouverts aux échanges avec les marchands étrangers qui pour la première fois obtiennent un accès direct au marché intérieur sans avoir à passer par les « hongs », à leur origine des monopoles détenus par les marchands chinois sur les échanges de certains produits avec les étrangers. Ce Traité comporte une clause de Nation la Plus Favorisée qui enclenche un engrenage infernal d’extension des concessions. En 1844 les français et les américains obtiennent des concessions similaires. En 1843, Shanghai est ouvert. Mais ces traités sont violés de part et d’autre. Les anglais invoquent entre autres prétextes la saisie d’un navire de pirates chinois battant pavillon anglais pour déclencher la Guerre de Lorcha contre la Chine, la France se ralliant à la cause des anglais pour mieux participer au butin de la victoire prédestinée. 20.000 hommes débarquent à Tianjin et marchent jusqu’à Beijing. L’Empereur s’enfuit et meurt en 1861. Le Traité de Tianjin prévoyant l’ouverture de nouveaux ports chinois aux marchands européens, Kowloon est concédé aux anglais, les anglais obtiennent le droit d’ouvrir une légation à Beijing, le Yangtze est ouvert à la navigation par les vaisseaux étrangers, les sujets de Sa Majesté obtiennent le droit d’acheter des terrains en Chine, la soumission des anglais à des tribunaux consulaires, les missionnaires pouvaient revenir en Chine, les échanges d’opium peuvent reprendre. Des engagements d’indemnisation considérables et durables sont souscrits par les chinois.

Les frictions avec la Russie apparaissent aux frontières en Asie Centrale, en Mongolie, en Manchourie et en Sibérie.

Un traité d’amitié est signé avec les japonais en 1871 mais en 1876 ces derniers annexent les îles Ryukyu. A partir de 1876 les japonais augmentent leur influence en Corée.

En 1862, la France prend la Cambodge et 1874 le Tong King et l’Annam en 1883. Le guerre menée avec les français en 1884 s’est soldé par un match nul.

En 1895, la Corée et l’île de Formose sont perdues aux japonais.

En 1900, une nouvelle révolte populaire (la Révolte des « Boxers ») se conjugue avec la perte de Beijing aux mains des européens

La situation économique de la Chine se dégrade. Les guerres coûteuses aux lointaines frontières en Asie Centrale et en Indochine rapportent peu en bienfaits économiques. L’Empereur est amené à emprunter à l’étranger pour financer le budget étatique. Les échanges internationaux tournent au désavantage des chinois : les marchands étrangers captent un marché d’importation dopé par l’opium, réglé plutôt en argent qu’en produits chinois. Cette fuite d’argent freine les échanges internes, et augmente le coût réel des impôts. Les propriétaires de terres deviennent de plus en plus féroces vis-à-vis des autres classes.

En même temps, au sud du pays où les contacts avec l’Occident sont les plus intenses, la modernisation débute, les empires industriels sont fondés et se constituent des cercles d’intellectuels sensibles aux idées occidentales.

De ces mouvements un nouveau chef s’imposa, s’agissant de Sun Yat Sen (1866-1925) à la tête d’un parti de la classe moyenne engagée dans une réforme sociale.

En 1908, l’Impératrice est tombée malade. La veille de sa mort, elle semble avoir fait assassiner l’Empereur, qui n’avait pas d’enfants. Le jour de sa mort elle donc désigné en tant qu’Empereur le Prince Pu Yi qui avait alors 2 ans.

L’homme fort du moment est le Général Yuan Shi Kai dont la qualité des forces faisait pencher la balance en faveur de sa préférence entre l’Empereur et les révolutionnaires menés par Sun Yat Sen.

Dès 1910 des soulèvements ont lieu dans la Province de Hunan. En 1911, les manifestations des actionnaires des chemins de fer au Sichuan contre leur nationalisation. Le gouvernement avait aussi à faire face à des mouvements terroristes.

Alors que Sun Yat Sen avait installé un gouvernement à Nanjing en décembre 1911, Yuan Shi Kai a obtenu  l’abdication de l’Empereur et le 12 février 1912 les manchous ont renoncé au trône de Chine et ont promulgué la République. Sun Yat Sen a aussitôt démissionné et appeler la désignation de Yuan Shi Kai en tant que Président de la République.
 
 

Le site des échanges avec la Chine