par
Daniel
Arthur Laprès
Hai
Rui
Hai Rui est connu sous le sobriquet "Tie Han" - "homme de fer" pour le courage qu'il a manifesté en osant écrire à l'empereur Ming Jia Jing (obnubilé par ses poursuites avec ses moines taoïstes de la vie éternelle) afin de l'implorer de prêter davantage d'attention aux souffrances du peuple.
Hai Rui est né en 1514 sur l'île de Hainan au sud de la Chine. Il était de la minorité hui - pratiquant l'islam.
En 1554, il a réussi le concours d'entrée dans la fonction publique au niveau du comté (juren).
Ensuite il a occupé de nombreuses fonctions.
Dans chaque rôle, il a toujours agi dans l'intérêt du peuple.
Il savait que son audace devait normalement le mener directement au champ d'exécution.
En effet, dès la première lecture, l'empereur a été furieux et a demandé que le fautif soit exécuté.
Mais, un des courtiers alors présents lui a soufflé qu'agir ainsi ne ferait que donner satisfaction à Hai Rui dont la mort démontrerait qu'il avait eu le courage d'affronter l'empereur.Puisque Hai Rui avait demandé à son fils d'acheter son cercueil et de préparer ses funérailles et son enterrement dans son pays, c'étaient bien des preuves qu'il voulait s'arroger le pouvoir de l'empereur de décider de la vie et de la mort.
Mieux valait ne pas l'exécuter et ainsi prouver que l'empereur contrôlait la situation.
L'empereur a été ainsi convaincu d'épargner Hai Rui, mais il a été emprisonné et n'est sorti qu'après la mort de l'empereur Ming Jia Jing...
Hai Rui avait acquis une réputation pour son intégrité irréprochable et son désintérêt pour l'enrichissement personnel.
Dans l'exercice de ses fonctions en tant que magistrat du comté (zhi xian) de Chun An dans la province de Zhejiang, il osait sanctionner même les plus puissants que lui. Quand le fils d'un mandarin d'un grade plus élevé a enfreint la loi, Hai Rui lui a fait appliquer la sanction légale et a encouru la haine du père.
Lorsque la visite d'un grand
mandarin connu pour ses exigences de fastes en son honneur et de dons de
valeur, il lui a écrit d'avance en lui expliquant que, contrairement
à de nombreux sous-fiefs qui s'adonnent à ces pratiques,
lui voulait adhérer à la ligne vertueuse prônée
par son honorable visiteur. De cette manière, il a désarmé
son
interlocuteur et évité
au peuple sous son administration d'assumer le coût de l'accueil
auquel s'attendait le fonctionnaire corrompu.
Quand il a découvert
des voleurs chez lui, il a pu les arrêter parce qu'ils traînaient
en cherchant des objets de valeurs à voler.Quand il les a attrapées
et les a interrogés afin de savoir pourquoi on s'en prenait à
lui alors qu'il ne possédait rien de valeur, ils ont expliqué
qu'ils ne parvenaient pas à nourrir leur familles et qu'ils espéraient
trouver chez lui des objets à vendre et de l'argent.
Ayant compris quelles étaient
leurs conditions de vie, Hai Rui a proposé de les aider à
se remettre sur pied. Ils ont été très émus
et ont demandé pardon pour leur acte. Hai Rui a accepté de
les héberger et de leur donner du travail. Ils lui ont été
ensuite d'une loyauté irréfragable.
Lors des funérailles
de Hai Rui, le peuple de toute la ville est sorti en blanc pour l'honorer
lors du passage de sa dépouille.