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WEBLIOGRAPHIE DE LA CIVILISATION CHINOISE

par

Daniel Arthur Laprès

 

 

 
 

LA PHILOSOPHIE EN CHINE


Le bouddhisme

Les premiers contacts avec le bouddhisme remontent à l’époque de la dynastie Han. Les navigateurs et marchands qui parvenaient jusqu’en Chine amenèrent avec eux des moines bouddhistes.

Les moines venus d’Asie Centrale, malgré leur savoir, ont été déconsidérés par les nobles chinois.

Par contre, la notion de vie après la mort a séduit le petit peuple chinois.

De manière générale, le bouddhisme, par la résignation qu’il implique, a servi les intérêts des dictatures impériales.

Lorsque des souverains étrangers prenaient le contrôle de la Chine, il leur était bien plus intéressant de promouvoir le bouddhisme fondé sur l’égalité des gens plutôt que le confucianisme dont la noblesse chinoise se réservait l’exclusivité.

Son approche sociale et pratique a permis à la branche Mahayana de se propager davantage en Chine que la branche Hinayana qui virait vers le mysticisme individualiste dans un genre taoïste.

Au cours des siècles, le bouddhisme a aussi exercé une grande influence sur l’économie chinoise en facilitant par exemple l’instauration de modes de fonctionnement capitalistique. A travers leurs accumulations de bronze conservé sous forme de statues, les temples pouvaient déterminer les cours du marché de l’argent. Les temples et monastères bouddhistes achetaient des magasins et en dérivaient des loyers. Ils ont servi de banques et entrepôts pour les marchands. De nombreux paysans louaient des terres appartenant aux temples.

Sous le régime des Tobas dans le nord de la Chine entre 385-550 après JC, le bouddhisme est devenu une religion d’Etat. Des esclaves ont été rattachés aux temples, d’où  -une augmentation de leur importance économique. Il y a eu aussi des  réfractaires qui n’acceptaient de s’intégrer à l’Eglise officielle, telle que l’école Maitreya.

En 446 après JC, des taoïstes soutenus par la noblesse ont attaqué plusieurs temples bouddhistes et tué de nombreux moines.

Une des sectes nées au cours de la dynastie Tang est l’école de la Terre Pure (Qing Tu Zong) qui n’exigeait de ses adhérents (surtout des paysans dépourvus) l’invocation du Bouddha Amithaba.

En l’an 629 après JC, le grand voyageur Xuan Zhuang est parti de la capitale Changan avec une expédition de marchands. Puis, il a traversé seul à cheval 800 lis de désert. Après avoir traversé 16 royaumes en 4 ans et avoir frôlé la mort, il est parvenu au monastère à Na Lan Tuo Si au nord de l’Inde où il est devenu le disciple de Jie Xian, autorité suprême des doctrines bouddhistes, déjà centenaire à la retraite mais qui, ému par le dévouement de Xuan Zhuang, a accepté de lui enseigner pendant 15 mois le Livre du Yoga. Xuan Zhuang était considéré comme faisant partie des meilleurs des quelque 10.000 disciples. En 636 il est parti à la rencontre d’autres moines de renommée en Inde et jusqu'en Bangladesh. En 641, il est rentré au monastère de Na Luan Tuo Si et a écrit en sanskrit le Hui Zong Lun et le Zhi E Jian Lun, thèses sur les doctrines bouddhistes, dont la qualité a incité Xie Jian à lui confier le rôle prééminent dans la propagation des doctrines bouddhistes.

Lors d’un débat sur les doctrines bouddhistes tenu devant des rois de 18 pays d’Inde antique et de plus 6.000 représentants des diverses écoles bouddhistes, Xuang Zhuang a lu sa thèse et personne n’a cherché à remettre en cause ses propos au cours de débats qui ont tout de même duré 18 jours. Un des rois a voulu récompenser Xuan Zhuang à concurrence de 10.000 pièces en or, 30.000 pièces en argent, et 100 kasayas (des vêtements de moines), et les autres rois lui proposaient aussi des cadeaux. Mais Xuan Zhuang a tout refusé. Ainsi est-t-il devenu un personnage vénéré par le peuple indien.

Pendant son séjour en Inde, Xuan Zhuang a traduit en sanskrit la grande œuvre taoïste, Da De Jin par Laozi.

En 643, nostalgique de la Chine, Xuan Zhuang est reparti et, au bout de deux ans de voyage, il a atteint Changan transportant 657 écritures bouddhistes sur 20 chevaux blancs. Xuan Zhuang a été reçu par l’Empereur qui a été ravi par ses récits. Plus tard, Xuan Zhuang a écrit « Les Notes de Voyage aux Régions Occidentales du Grand Empire Tang ». Il s’agit d’une compilation de récits de ses périples étalés sur 15 ans à travers 110 pays sur 55.000 kilomètres. L’ouvrage traite des lieux, coutumes, histoires et légendes des peuples rencontrés. Depuis l’œuvre a été traduite dans de nombreuses langues étrangères.

En plus Xuan Zhuang a traduit en chinois 75 écritures bouddhistes correspondant en tout à 1335 rouleaux.

Quand Xuan Zhuang est mort en 664, la cour impériale a pris en charge les funérailles et ses cendres ont été déposés dans le Temple Xing Jiao Si au sud de Changan. Plus d’un million de personnes ont assisté aux funérailles. Xuan Zhuang est souvent désigné Tang Sen (le moine des Tangs).

Pendant la dynastie Sung, le bouddhisme s’est mélangé au confucianisme produisant une nouvelle école de pensée. Le confucianisme a, à cette époque, transposé du bouddhisme l’élément métaphysique qui lui avait jusqu’alors manqué pour attirer l’adhésion généralisée.  En contrepartie, les règles de comportement bouddhistes ont été adoptées, par exemple, l’abattage des animaux ne se faisait que certains jours. Les moines bouddhistes ont été exemptés de certaines règles sociales telles que l’obligation de saluer l’Empereur.

Finalement, l’Eglise bouddhiste a été noyée dans ce néo-confucianisme d’autant qu’en cas de retrait de la vie sociale, on optait plus volontiers d’adhérer au taoïsme ou à la branche mystique du bouddhisme. Chou Tunyi (1017-1073) et Chang Zai (1020-1077) en particulier ont apporté au confucianisme une impressionnante cosmologie. Cheng Hao et Cheng Yi soulignaient l’importance du « ren » (amour, bienveillance, la qualité essentielle de la vie) pour retrouver l’état naturel.Cet amour devait être encadré par les règles afférant au « li » (les rites). Ce confucianisme a graduellement envahi l’espace de l’église bouddhiste.

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