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INTRODUCTION A L'ECONOMIE CHINOISE

par

Daniel Arthur Laprès

 

 

 
 



MACRO-ECONOMIE EN CHINE




1. - Introduction

Selon les chiffres officiels, la Chine a atteint au cours de la décennie 1980 un taux de croissance réelle moyen de 9.2%, taux qui a dépassé 10% entre 1990 et 1998, le taux ayan varié depuis entre 7.1% en 1999, 8% en 2000 et 8.3 en 2001. Le taux de croissance visé dans le Plan Quinquénaire 2001-2005 correspond à 7%. Le secteur international a crû encore plus rapidement, à tel point que la Chine est désormais plus ouverte que des pays comme l’Inde ou le Brésil. Les excédents du commerce international réalisés au cours des années 1990 (variant entre environ 2 et 4% par an) ont permis à la Chine d’accumuler des réserves internationales de presque $ 300 milliards (sans compter celles de Hong Kong, qui sont de l’ordre de $ 115), ce qui couvre largement la dette extérieure ainsi qu’environ 12 mois d’importations. Mesuré en termes de flux d’investissements directs étrangers, cet avantage de la Chine par rapport à d’autres pays en voie de développement à un stade équivalent de développement.Mais autant la Chine encourage les investissements directs étrangers, elle a sévèrement restreint les investissements en portefeuille ainsi que les emprunts à l’étranger par les entreprises et institutions chinoises, les accès accordés concernant surtout le compartiment à long terme, dont une grande part sont des obligations de l’Etat ou de ses émanations.

Ouverture au commerce international
 
 
  Exportations + importations
Chine 37.8
Etats-Unis 18.9
Zone Euro 25.7
Japon 16.8
Brésil 20.1
Inde 18.2
Indonésie 51.1
Russie 70.0
Mexique 59.4
Corée 64.9
Source: OCDE, China in the World Economy, Paris, 2002, p. 716.

Avec un déficit budgétaire ne dépassant pas les 3% du PIB national annuel, l’endettement public correspondant à environ 21% du PIB et un endettement officiel à l‘étranger de 10%, l’état des finances publiques semble favorable.

Finances publiques
(% du PIB)
 
 
  1994 1997 1999 2000
Recettes  16.8 17.4 20.4 20.9
budget 11.2 11.6 13.9 14.6
hors budget 4.0 3.8 3.9  3.8
fonds de prévoyance 1.6 2.0 2.6 2.5
Dépenses  17.5 17.7 22.3 23.6
budget 12.4 12.3 16.1 17.4
hors budget 3.7 3.6 3.7 3.7
fonds de prévoyance 1.4 1.8 2.5 2.5
Solde budgétaire -0.7 -0.3 -1.9 -2.7

Ces chiffres comprennent ni les charges perçues par le gouvernement (environ 1.3% du PIB en 1999) ni les transferts intergouvernementaux, ni les taxes perçues officieusement dont le montant est difficilement mesurable mais sa prise en compte pourrait hausser les niveaux de ponction publique comparable à ceux observés à l’étranger.
Source China Statistical Yearbook, 2000.

Comparaison internationale des finances publiques
 
 
Recettes 
budgétaires
en % du PIB
Chine 20.4
OCDE moyenne 37.8
Etats-Unis 31.0
Union Européenne 45.0
France 50.5
Allemagne 44.5
Italie 44.9
Royaume-
Uni
40.5
Japon 37.6
Brésil 31.7
Inde 18.8
Indonésie 17.3
Russie 29.8
Source : OCDE, China in the World Economy, Paris, 2002, p. 725.

Croissance des recettes fiscales 1994-1999
(taux moyen annuel)
 
 
Taux annuel
Total 15.8
TVA 11.0
Taxes d'affaires 20.0
Taxes sur la consommation 11.0
Droits 15.5
Impôts sur les bénéfices 6.3
Entreprises d'Etat 0.9
Entreprises collectives 11.7
Entreprises étrangères 35.3
Revenus personnels 41.5
Source : China Statistical Yearbook, 2000.

Un point faible récurrent de l’économie chinoise depuis la réforme est sa vulnérabilité aux excès inflationnistes. Un défi endémique des décideurs économiques chinois consiste en les disparités entre les niveaux de développement entre les mondes rural et urbain et aussi celles entre les régions. L’accession à l’OMC créé des opportunités pour l’économie chinoise dans son ensemble mais pose d’énormes défis dans les secteurs où les Entreprises d’Etat en particulier se verront concurrencer pour la première fois sur leurs marchés locaux par les entreprises étrangères, par exemple dans l’automobile.

Aussi, au tournant des siècles, les performances de l’économie chinoise ont commencé à se tasser quelque peu, tout en restant enviable du point de vue de la plupart des pays. Ainsi, la croissance des emplois qui avait correspondu à des taux annuels de 2.5% à la fin des années 1980 ont varié à la fin de la décennie suivante autour de 1% par an, des taux à peine suffisants pour assurer le renouvellement naturel des effectifs. Selon l’OCDE, il y aurait environ 200 millions de travailleurs dans le monde rural sont sans emploi ou sous-employé à un degré manière significative. Le taux de chômage dans les villes voisine 10%, en tout cas dans le secteur officiel.

Les explications de ce ralentissement sont multiples. D’abord, la restructuration de l’économie chinoise a impliqué une réforme de la politique appliquée aux prix agricoles qui a finalement engendré des excès de production et des chutes brutales des cours. Aussi, la réforme des Entreprises d’Etat nécessite des réductions d’effectifs et un traitement des créances bancaires sans espoir de recouvrement.

La résolution de ces difficultés a été compliquée par la crise financière qui a secoué à partir de 1997 les pays environnants et porté atteinte aux exportations chinoises, notamment celles des Entreprises Rurales (« Township and Village Entreprises ? TVEs »). De manière générale, les intentions d’investissement des entreprises ont été revues à la baisse. Mais il semble que la rentabilité a été retrouvée à partir de 2000 et elle a continué à s’améliorer en 2001.

La politique fiscale apparaît comme un instrument sous-développé en Chine, la part des recettes fiscales dans le PIB est petite en comparaison avec d’autres pays, mais quand  les recettes hors budgétaires et officieuses y sont rajoutées, le poids du gouvernement sur les ménages et les entreprises est éventuellement doublé. Les dépenses publiques croissent rapidement dans la quasi-totalité des compartiments, mais restent selon la Banque Mondiale sous-développées (éducation, santé). Le déficit budgétaire reste très faible selon les normes internationales (environ 1% du PIB).
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                     Depuis 1996, les autorités monétaires chinoises luttent contre les tendances déflationnistes par des réductions importantes des taux d’intérêt qui ont ainsi été ramenés de plus de 12% au milieu des années 1990 à mois de 6% au début des années 2000. Les comptes bancaires ne sont rémunérés qu’au taux de 1% par an. L’expansion a également été soutenue par une politique de dépenses publiques ambitieuse pour les projets d’infrastructure (tel le projet des 3 Gorges) a contribué autour de 1% de croissance annuelle du PIB entre 1998 et 2000.

Officiellement le régime de change de la Chine comporte un taux de change flottant et la convertibilité sur le compte courant (depuis 1996) mais pas sur le compte des capitaux. Toutes les recettes en devises perçues par les entreprises en Chine doivent être converties auprès d’intermédiaires agréés. Les entreprises ont la faculté de se procurer des devises moyennant présentation d’un contrat commercial international justifiant la demande. Depuis 1996, les entreprises étrangères ont la faculté de retenir leurs devises provenant du commerce international. Le taux de change du Renminbi (RMB) est établi sur un marché interbancaire, le China Foreign Exchange Trading Center (CEFTC) situé auquel participent quelque 300 négociants (dont la banque centrale, les banques et des institutions financières). Des participants désignés réalisent leurs échanges avec des marqes et s’engagent à intervenir sur le marché lorsque leurs marges excèdent les limites autorisées. Les seules monnaies échangées contre le RMB sont le dollar de Hong Kong, le Yen et le dollar US. Il n’y est proposé ni contrats futures, ni options. Le marché est physique et les échanges sont faits pendant des séances de trading limitées aux heures d’ouverture. À partir de son taux de RMB 8.7 par dollar US en 1994, le RMB s’est apprécié rapidement et depuis 1995 il est maintenu par la banque centrale autour de 8.30. Le marché des changes local est dominé par la People’s Bank of China (PBOC). Le système est très souvent contourné par des opérations qui ne sont pas déclarées, dont l’importance est attestée par le niveau des erreurs et omissions dans les comptes internationaux de la Chine (balance courante plus les opérations en capitaux dûment enregistrées dépasse la variation des réserves officielles impliquant que des devises repartent à l’étranger par des canaux officieux). Les scandales qui ont éclaté autour de diverses sociétés de trust (les TICs de Fujian et de Guangdong) ont fait révéler des emprunts à l’étranger pour des montants d’environ US $ 12 milliards sans l’autorisation pourtant obligatoire de la State Administration for Foreign Exchange (SAFE).

Part du marché des changes en 1999
 
Achète Vend
Banques chinoises 60.0 81.1
Banques étrangères 11.6 18.5
Banques centrales 28.4

En Chine l’offre de monnaie est ainsi définie :

M0 = argent en circulation
M1 = M0 + dépôts à vue
M2 = M1 + les dépôts à termes (comptes d’épargne, etc.)

Les autorités monétaires chinoises fondent leur politique à moyen terme sur le contrôle de M2. les objectifs sont fixés en fonction de la prévision d’évolution du PIB, l’évolution prévisionnelle des prix à la consommation, et les éventuelles variations de la vélocité e circulation de la monnaie.

La Chine alloue les crédits selon un plan défini en fonction de critères qui ne sont pas exclusivement économiques. Depuis 1999, la Chine évolue vers un contrôle du crédit à travers le rapport pour chaque banque de ses actifs et de ses créances (Assets and Liabilities ? A&L ratio) et d’en adapter les modalités d’application selon les régions et même les succursales pour tenir compte des situations spécifiques. Le ratio minimum fixé par la banque centrale correspond en 2002 à 75%.
 
 
 

 
 

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