Le site des échanges avec la Chine

 

 

INTRODUCTION A L'ECONOMIE CHINOISE

par

Daniel Arthur Laprès

 

ASPECTS INTERNATIONAUX DE L'ECONOMIE CHINOISE


Le commerce international
 

Le taux de droit de douane moyen de la Chine aura diminué à partir du début des années 1990 de 40% à 15% en 2001.

Principaux effets macro-économiques de l’accession au GATT à l’horizon 2010
(% d’écart par rapport au scénario de base)

 
  Tout le pays Guangdong
PIB 5.71 0.56
Consommation 4.81 0.68
Investissements 7.95 0.01
Exportations 15.66 18.06
Importations 13.03 18.57
Exportations interrégionales -4.13 2.46
Importations interrégionales 2.46 -4.13
Excédent commercial -18.90 14.31
Facteur de déflation du PIB -0.28 -0.07
Revenu par ménage :    
Urbain 1.14 1.28
Rural 2.20 0.56
Nombre de salariés 2.32 -0.16

Source : OCDE, China in the World Economy, Paris 2002, p. 697.

Réductions des droits de douane programmés en application de l’accord d’accession à l’OMC
 
 
  Niveau en Niveau apr*s accession
2001 (%)
(%)  
Agriculture Ð moyenne 18.9 11 (1.1.05)
Produits industriels 14.8 8.9 (1.1.05)
Technologie de lÕinformation 13.3 0 (1.1.05)
Automobiles 80-100 25 (1.7.056)
Textiles 25.4 11.7 (1.1.05)
Acier 10.6 8.1 (1.1.04)

Réduction des tarifs et quotas pour les produits agricoles
 
  Année Quantité Tarif in-quota Part 
Quota réservée aux Entreprises 
(millions de tonnes  dÕEtat
métriques)  
Blé 2001 7.88 1-oct 90
  2004 9.64 1-oct 90
Maïs 2001 5.18 1-oct 71
  2004 7.20 1-oct 60
Riz 2001 3.32 1, 9 50
  2004 5.32 1,9 50
Soja 2001 2.12 9 42
  2005 3.59 9 10
Huile de palme 2001 2.10 9 42
  2005 3.17 9 10
Sucre 2001 1.68 20 70
  2004 1.95 15 70
Laine 2004 0.25 1  
  2004 0.29 1  
Coton 2001 0.78 1 33
  2004 0.89 1 33

L’agriculture

La Chine exportait avant sa souscription des engagements du GATT de grandes quantités de mais à coup de subventions importantes. Ces subventions devant graduellement diminuer, les exportations diminueront. Par contre, les importations de maïs, originellement de faible quantité (environ 500.000 tonnes par an), devront augmenter dans la mesure où les entreprises étrangères auront droit à des quotas d’importation. Vraisemblablement les industries du sud de la Chine s’approvisionneront davantage à l’étranger plutôt que de passer par les réseaux de transport internes, aussi coûteux qu’inefficients.

Quant au blé, la Chine importait moins de 2 millions de tonnes de blé par an au cours des années 1999-2002. Le nord produit l’essentiel de ses besoins, sauf à importer pour faire des mélanges de qualité. La culture de blé au nord-ouest et au sud du Yangtze est susceptible de disparaître.Le sud vraisemblablement augmentera ses approvisionnements en produits de meilleure qualité à partir de l’étranger pour la confection des pâtes et des pâtisseries.

Traditionnellement net exportatrice de riz, la Chine importera sans doute davantage de riz considérant les effets libéralisant des règles du GATT. Ces exportations sont, et resteront, concentrées dans les qualités haut de gamme destinées aux zones urbaines les plus développées.La production nationale pourrait diminuer si, après l’ouverture des marchés et la réduction des subventions, les cours chutaient.

Le secteur du coton était déjà relativement dérégulé avant même l’entrée de la Chine au GATT. Mais les cours sur le marché chinois restaient en 2000 au-dessus des cours internationaux. Dans ces conditions, il se peut que les cours chinois baissent et que la production suive cette tendance. Il semble aussi que les marges brutes sur le coton soient spécialement élevées et susceptibles d’absorber une certaine baisse des cours sans que la production ne soit entamée de manière significative.

La balance commerciale de la Chine en fruits et de légumes était très nettement déficitaire avant l’entrée de la Chine au GATT. Certaines terres jadis exploitées pour la culture du blé seront désormais consacrées aux cultures plus intensives et profitables tel que celles des fruits et légumes. Mais les importations conserveront une part importante pour autant que les producteurs chinois manquent de savoir faire en matière d’emballage et de contrôle de qualité et parce qu’ils ne sont pas relayés par des transporteurs et des distributeurs efficients.

Le marché de la viande en Chine est très fragmenté, croît rapidement et dégage un excédent dans les comptes internationaux. La Chine souffre du manque d’harmonisation au plan national des normes phytosanitaires et du manque de normalisation des documents de transport permettant un suivi rapproché des sources. L’arrivée de concurrents étrangers devrait attiser la concurrence et susciter une amélioration de la qualité des produits. Si les prix des entrants baissent comme prévu ci-dessus, les coûts de l’élevage devraient également baisser donnant aux producteurs locaux une chance de résister à la concurrence étrangère.

 
COUTS D’AJUSTEMENT CAUSES PAR LA HAUSSE DES IMPORTATIONS

 
     
COUTS DÕAJUSTEMENT CAUSES PAR LA HAUSSE DES IMPORTATIONS
 
       
IMPORTANTS FAIBLES
   
BIENFAITS DE LA HAUSSE DES EXPORTATIONS IMPORTANTS Beijing, Fujian, Guangdong, Shandong, Shanghai, Tianjin, Zhejiang Hainan, Guangxi, Hebei, Hubei, Jiangsu, Jilin, Liaoning
   
  FAIBLES Chongqing, Guizhou, Hunan, Jiangsu, Sichuan, Tibet Anhui, Gansu, Heilongjiang, Mongolie Intérieure, Ningxia, Qinghai, Shaanxi, Shanxi, Xinjiang, Yunnan

Les entreprises rurales

Les entreprises rurales contribuent 48% des exportations chinoises. Trois secteurs s’arrogent environ la moitié de ces exportations : l’industrie légère qui au cours des années 1990 ont cru rapidement, et le vêtement qui a stagné, et le textile qui a baissé. En fait l’avantage comparé de la Chine demeure dans les activités à haute intensité de main d’œuvre, encore que cette position est de plus en plus contestée par d’autres pays asiatiques.

L’essor de l’ensemble de ces secteurs sera favorisé par l’accession de la Chine à l’OMC puisque les conditions d’accès aux marchés étrangers seront améliorées, à condition d’améliorer la qualité de production, diminuer les coûts énergétiques et de réduire leurs effets néfastes sur l’environnement.

L’intensification de la concurrence avec les entreprises étrangères dont l’accès au marché chinois est plus facile depuis l’accession à l’OMC obligera les entreprises rurales à améliorer leur productivité, créant ainsi des tensions sur l’emploi.

L’industrie

En application des accords de l’OMC, la Chine devra diminuer son tarif douanier moyen sur les importations industrielles de 14.8% en 2001 à 8.9% en 2005. Les droits de douane seront éliminés en 2005 sur les produits des industries de l’information. Surtout la Chine devra démanteler un grand nombre des protections non-tarifaires, tel que les quotas, les licences, les monopoles d’Etat, les subventions, les conditions d’investissements et d’accès aux marchés. À la sortie de ces réformes, il devrait émerger une industrie chinoise accentuant ses avantages comparatifs sur le plan international, soit les secteurs où l’intensité en main d’œuvre permet de créer des avantages comparatifs et qui subiront le plus grand changement dans les conditions d’accès aux marchés étrangers rencontrées après l’accession à l’OMC (tel que le textile et le vêtement). Par contre, l’industrie lourde chinoise risque de se rétrécir après l’arrivée de nouveaux concurrents étrangers (tel que l’automobile, l’acier, la chimie).Les principaux bénéficiaires au niveau régional seront Shanghai, et les provinces de Fujian et de Guangdong. Les droits de douane sur les importations de textiles devront être réduits en 2005 à 11.7% de leur niveau de 25.4% en 2001.

Perspectives des certains secteurs industriels après l’accession à l’OMC
 
 
SECTEUR DEMANDE LOCALE EXPORTATIONS CHINOISES IMPORTATIONS CHINOISES FLUX D'INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS
         
Textiles et vêtements 0 + + 0
         
Acier + + 0 +
         
Véhicules motorisés + 0 + 0
         
Electronique grand public + + - +
         
Industries de l'information + 0 + +

 Source : OCDE, China in the World Economy, 2000.

Selon une étude de l’IMD en 2001 la Chine se situait au 33ième rang en termes de compétitivité générale, au 40ième rang pour l’efficience et au 39ième rang pour son infrastructure.  La Chine est considérée comme souffrant surtout de manque de coopération entre ses entreprises, le manque de travailleurs qualifiés dans les industries de l’information, et une main d’œuvre peu qualifiée.

Dès 1996, la Chine occupait le premier rang pour la production nationale d’acier, ses 127.3 millions de tonnes représentant 15% de la production mondiale, ainsi que le premier rang pour la consommation d’acier soit 130 millions de tonnes et 16% du marché mondial. Dépendant de l’étranger pour les meilleures qualités d’acier, la Chine se hisse au deuxième rang mondial pour les importations nettes (soit ­10 millions de tonnes en 2000). Le secteur est également très important sur le plan national correspondant à 6.5% de la valeur ajoutée et 5.5% des emplois. Mais la production d’acier est extrêmement inefficiente par rapport aux critères internationaux, l’ouvrier chinois typique ne produisant en moyenne que 40 tonnes comparées au presque 600 tonnes dans une usine moyenne dans les pays développés (par contre Shanghai Baosteel atteindrait 800 tonnes). Les emplois dans l’industrie chinoise ont été réduits de plus d’un million en 1998 à moins de 600.000 à la fin de 2000 et les réductions devraient se poursuivre sur le moyen terme.À la fin de 1999, il ne restait plus que 294 centrales comparées au plus de 2.500 au début des années 1990 bien que les 5 plus gros producteurs (Shanghai Baoshan Iron and Steel (Baosteel) Group, Anshan Iron and Steel (Angang), Shougang Corporation, Wuhan Iron and Steel (Wugang) et Panzhihua Iron and Steel (Pangang) ne constituaient en 1999 que 34% de la production nationale, 71 d’entre elles constituant 84% du marché. L’industrie chinoise bénéficiera surtout d’un doublement de la demande nationale avant 2010 mais il semblerait que les producteurs locaux ne pourront pas, compte tenu de leurs investissements prévisionnels, satisfaire à concurrence de 44 millions de tonnes par an, qui pourraient dès lors profiter aux exportateurs et aux investisseurs étrangers.

La chine est le 10ième producteur de véhicules motorisés, toutes catégories confondues. Sa capacité de production de 2.5 millions de « unités par an n’est réalisée qu’à concurrence d’environ 70%. La Chine produit aussi 3.2 millions de véhicules agricoles et 11.2 millions de motos en tous genres. Protégés par des droits de douane prohibitifs (200% jusqu’en 1986, 80-100% en 2000) et par des barrières locales aux échanges nationaux, l’industrie est restée bloquée au niveau provincial suscitant une pléthore de firmes (120 en 2000) approvisionnées par plus de 3.000 fournisseurs en amont. Le niveau technologique traîne les pays développés de quelque 20 ans. La propriété même des constructeurs n’est pas clairement répartie parmi les parties prenantes dont typiquement les autorités provinciales et locales. Mais les droits de douanes devront baisser à 25% avant le premier juillet 2006 (et à 10% pour les pièces détachées). Les quotas à l’importation seront éliminés dès 2005. Presque tous les 50 plus grands constructeurs au niveau mondial sont présents en Chine, Volkswagen, qui a investi le premier en 1985 dans Shanghai Volkswagen est le premier constructeur sur le marché chinois. Avec une seconde entreprise en coopération (FAW-VW), le groupe allemand détient 50% du marché. Le premier fabricant chinois de pneumatiques, Shanghai Tire and Rubber participe à une entreprise en coopération avec Michelin (le projet portant sur $ 200 millions). En raison des taxes imposées par l’Etat, les prix facturés ont empêché que la propriété d’automobiles privées devienne un phénomène général. Selon certaines estimations, la demande annuelle en Chine pourrait atteindre 2 millions d’unités en 2005 et 4 millions d’unités en 2010, ce qui ne correspondrait en fait qu’au niveau de développement au Japon pendant les années 1960 et celui à Taiwan au cours des années 1980 (soit 17 unités par 1.000 personnes). Le secteur devrait également tirer avantage de la libéralisation des marchés pour le crédit et de celle des activités de distribution.

La Chine occupe désormais la deuxième place pour la production des produits de l’électroménager, derrière les Etats-Unis et le Japon, résultat expliqué en grande partie par la phénoménale croissance du marché national au cours des deux dernières décennies (les taux de croissance annuels variant entre 20% et 50% par an selon les micro-secteurs). Les marques nationales satisfont la demande locale à 95% pour les réfrigérateurs, à 83% pour les machines-à-laver, à 74% pour les climatiseurs, à 81% pour les téléviseurs et à71% pour les fours à micro-ondes. Les investissements étrangers sont orientés vers les marchés d’exportation. Par exemple, en 2001, Toshiba a transféré en Chine toute sa production de téléviseurs. En 2000, la Chine contribuait désormais 90% de la production hors des Etats-Unis de General Electric. L’industrie chinoise comprend de redoutables concurrents tel que Haier et Konka.Alors que le marché chinois pour les téléviseurs couleurs a été rapidement dominé par les producteurs étrangers au début des années 1980, les concurrents chinois ont progressivement amélioré leurs techniques de production, réduit leurs coûts et leur prix, amélioré leur qualité et fini par reprendre l’ascendant sur leurs concurrents étrangers. Au moment de l’accession à l’OMC, la consolidation de ce secteur est largement entamée mais devra continuer encore pendant plusieurs années.

Dans le Plan Quinquennal adopté en 2001, il est prévu que l’industrie de l’information devienne le pilier de l’économie chinoise. Ainsi le gouvernement projette d’y investir quelque $ 500 milliards avant 2005.Selon certaines estimations, les flux d’investissements étrangers pourraient atteindre les $ 100 milliards si les acquisitions et fusions par des entreprises étrangères étaient facilitées (CNUCED, 2000). Selon les Plans en cours (2001-2005), la valeur produite par ce secteur devrait atteindre US $ 303 milliards en 2005 et devrait faire engranger par la Chine quelque $ 100 milliards de devises par an. La chine ayant signé l’accord de l’OMC sur les technologies de l’information, les droits de douane sur ces produits devront être éliminés. La Chine est d’ores et déjà le marché national réalisant les taux de croissance les plus élevés alors que le potentiel de croissance à l’avenir reste énorme. Par exemple, la pénétration de l’internet en Chine ne correspond qu’à 2% de la population alors qu’elle correspond à 45% aux Etats-Unis et à 20% en Corée; le taux de pénétration des ordinateurs en 1999 n’atteint que 1% et celui des téléphones mobiles que 3%.Le marché annuel pour les ordinateurs personnels est estimé à environ 7 millions d’unités en 2003, soit la moitié du marché japonais. Presque tous les principaux acteurs au plan global ont annoncé des projets d’investissements ambitieux: Motorola investira US $ 6 milliards sur 5 ans jusqu’en 2007 et construira une usine de microprocesseurs pour US $ 1.9 milliards à Tianjin, Philips érige la sienne à Suzhou et y investit plus d’un milliard de dollars.

La distribution

S’agissant des activités de vente au détail, des activités à la commission et de ventes en gros, les entreprises en coopération sino-étrangères pourront participer à tous els marchés de produits manufacturés en Chine (sauf la presse ­ journaux et magazines -, les pharmaceutiques, les engrais chimiques, les médicaments pour l’agriculture, le pétrole brut et raffiné par rapport auxquelles activités les interdictions seront éliminées graduellement avant 2007.)

À partir de 2003, les entreprises étrangères doivent pouvoir lancer des franchises dans les mêmes conditions que les entreprises chinoises.

La Chine doit également ouvrir les ventes directes dans des conditions restant à négocier avec ses partenaires.

Les fabricants étrangers en Chine pourront créer leurs propres réseaux de distribution et fournir tous services accessoires. Les constructeurs d’automobiles étrangers en particulier en bénéficieront.

L’ouverture des activités de commerce international aux entreprises étrangères engendrera certainement une augmentation des importations (si ce n’est que par la réduction des coûts d’intermédiation suivant l’élimination du passage obligé par une société de commerce international reconnue), mais des opportunités pour des exportations de produits chinois par les investisseurs étrangers dans la distribution se sont déjà avérées (notamment dans le cas de Walmart) et se reproduiront sans doute souvent.

Seuls quelques marchés ne seront pas ouverts aux étrangers tel que la vente en gros de tabac et de sel et la vente au détail du tabac.

Les investissements étrangers

En application de ses engagements liés à l’accession à l’OMC, les investisseurs étrangers devront bénéficier du traitement national dans tous les secteurs et ne devront pas être soumis à des restrictions quantitatives.

La Chine devra éliminer toutes obligations pour les investisseurs étrangers de réserver une part minimale de leurs achats aux fournisseurs locaux, de maintenir tout équilibre dans leurs échanges internationaux ou de tout ratio d’achats locaux par rapport aux importations dans la valeur des exportations, toute obligation d’équilibre ses échanges en devises, toutes restrictions sur la capacité d’exporter.

La Chine ayant souscrit des engagements au titre de l’accord sur els investissements, sur les services et sur la propriété intellectuelle, les investisseurs étrangers bénéficieront des protections prévues par ces divers régimes.
 
 

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