ECONOMIE CONTEMPORAINE
4. - La finance
Depuis le lancement en 1978
de la réforme économique en République Populaire de
Chine sous l'impulsion du chef suprême, Deng Xiao Ping, l'Empire
du Milieu évolue vers un régime économique plus ouvert
au niveau des échanges internationaux et plus hétéroclite
en termes de philosophie de gestion économique
Actuellement environ la moitié
de la production industrielle chinoise est assurée par des entreprises
qui ne dépendent pas de l'Etat. Une liberté des prix presque
totale s'instaure progressivement. Le développement d'un secteur
privé est devenu une priorité s'érigeant jusqu'au
niveau constitutionnel.
Aussi les autorités
ont-elles jeté dès le début des années 80 les
bases d'un secteur financier inspiré du modèle capitalistique.
Une réforme bancaire, visant une plus efficiente mobilisation de
la considérable épargne nationale, désagrège
les fonctions bancaires (banque centrale, banque de dépôts,
banque d'affaires) et décentralise les compétences vers les
régions.
Dès 1981, les autorités
innovent en créant des obligations d'Etat dont la distribution est
dans un premier temps assurée par des ordres d'achat signifiés
aux entreprises et souvent répercutés sur les salariés.
A partir de 1991, cette distribution est entreprise par des intermédiaires
professionnels mais, encore récemment, après l'échec
des emprunts en 1992, l'Etat a organisé des placements forcés
de ses bons auprès des entreprises pour un montant de Y 37 milliards.
Toutefois la politique monétaire s'oriente vers une gestion monétaire
par les mécanismes du marché, dont le taux d'intérêt.
Dès 1984 on a pu constater
l'existence d'instruments financiers assimilables à des actions
de société capitalistique, alors qu'il n'existait encore
aucune loi nationale concernant les sociétés ou l'émission
et la négociation de leurs valeurs mobilières.
En 1989, on recensait à
Shanghai quelques 2.700 entreprises s'étant constitutée en
société anonyme et ayant fait appel public à l'épargne.
Un sondage effectué à Shanghai aurait révélé
la participation de 8% des résidents aux marchés financiers.
La nature exacte de ces valeurs
mobilières n'était pas d'une limpidité satisfaisante.
En effet, antérieurement à la toute récente réglementation,
certaines "actions" promettaient une rentabilité fixe, réservaient
à l'émetteur un droit de rédemption et étaient
soumises à des restrictions interdisant leur cession.
Jusqu'en décembre
1990, les valeurs circulaient hors cote. C'est à cette date qu'a
débuté une première "expérience" boursière
à Shanghai. Dans la Zone Economique Spéciale à Shenzhen,
située sur la frontière avec Hong Kong, une deuxième
bourse a été officiellement ouverte le 3 juillet 1991, bien
que des valeurs aient été admises à la cote dès
1988.
Ces deux marchés ont
connu un développement rapide. Dès 1991, la demande a tellement
dépassé l'offre que l'on a dû instaurer des loteries
pour attribuer les actions proposées donnant lieu à des scènes
de désordre violent lors de la distribution des billets des loteries.
La capitalisation des marchés de Shenzhen et de Shanghai a dépassé
en avril 1992 le seuil des $ 11 milliards, soit environ 2% de la capitalisation
des bourses de Paris à la fin de l'annéee 1993. En novembre
1993, la capitalisation boursière avait dépassé les
$18 milliards, soit l'équivalent de 4,3% du produit intérieur
brut chinois.
Depuis leur offre initiale,
les actions A et B sur les bourses de Shanghai et Shenzhen ont accompli
des escalades en pic avant de chuter vertigineusement. Mais on peut encore
prévoir une importante expansion. Ainsi en rapprochant le ratio
capitalisation boursière sur produit intérieur brut en Chine
de son équivalent à Taiwan (85%), on peut extrapoler la croissance
de la capitalisation future des marchés chinois: soit une multiplication
par un facteur de dix-sept. Par contre les émissions nouvelles engendrant
une baisse des cours des actions déjà émises, le rythme
des nouvelles émissions en Chine risque de stagner alors que les
émissions sous diverses formes se développeront sur les bourses
occidentales.
En 1992 les autorités
chinoises décidèrent d'ouvrir leur marché financier
aux investissements étrangers en créant une classe d'actions
réservée aux non-résidents (les actions B). Cependant,
l'éclosion de ces marchés a été retardée
par l'insuffisance du nombre de sociétés cotées, ainsi
que par le manque d'un encadrement administratif et juridique adéquat
selon les critères occidentaux.
D'autre part, une vingtaine
de sociétés de bourse occidentales ont lancé des fonds
communs de placement dédiés au marché chinois, entendu
souvent sous une acceptation élargie pour comprendre Hong Kong et
même Taiwan ou Singapour. Ces fonds ont rapidement attiré
presqu'un milliard de dollars américains. Toutefois, les gestionnaires,
sous l'effet collectif des diverses contraintes souvent auto-administrées
pour rassurer leur public, se trouvent dans l'impossibilité de placer
l'intégralité de leurs fonds dans des actions B. Le recours
consistant à placer provisoirement les fonds sur les marchés
monétaires en attendant une réglementation conforme et une
liquidité plus ample, les taux de rentabilité obtenus restent
médiocres.
En effet, tant qu'il n'existera
pas un encadrement juridique garantissant la divulgation et la fiabilité
des renseignements significatifs, ainsi que l'égalité des
opportunités dans les échanges, il sera imprudent pour les
fonds de retraite occidentaux de faire des placements sur les marchés
chinois.
Mais les autorités
chinoises semblent décidées à dynamiser l'économie
par l'ouverture, entre autres, de leur marché financier. Elles cherchent
à mettre en place un encadrement économique et réglementaire
apte à inspirer la confiance non seulement aux épargnants
chinois, dotés de quelque Y 1.000 milliards de fonds disponibles,
mais aussi aux investisseurs étrangers sur qui la Chine exerce traditionnellement
une attraction quasi-mystique. Dans ce contexte, les autorités chinoises
ont donc entrepris l'instauration d'un régime juridique digne de
la confiance des professionnels occidentaux.
Depuis leur lancement au
début des années 1990, les bourses ont attiré une
capitalisation correspondant à 50%
PAYS
En termes de technologie
les marchés chinois n'ont que peu à envier aux places étrangères.
Aussi la
Mais les progrès restant
à faire sont nombreux.
Bien que les fonds d'épargne
soient amples, leur allocation ne répond pas à des critères
économiques. Les
Les marchés financiers
sont cloisonnés sur le plan régional. Hormis les grandes
banques nationales et une
Les marchés monétaires
ainsi que les marchés pour les obligations d'Etat et des entreprises
sont peu
Les compagnies d'assurance
sont encore moins développées que celles au Brésil
et en Inde.
Le secteur financier reste
contrôlée quasi-entièrement par l'Etat chinois. Trois
quarts des prêts en Chine sont
Les marchés financiers
sont volatiles et soumis à des forces imprévisibles, y compris
celles émanant de
Le respect des contrats n'est
pas toujours garanti.
De manière générale,
le cadre juridique est fragile.
du PIB, ce qui est une performance
tout à fait respectable ainsi que l'on peut le constater à
partir du
tableau ci-dessous.
RATIO CAPITALISATION
BOURSIéRE/PIB (2000)
Indonésie
0,40
Thaïlande
0,45
Chine
0,55
Allemagne
0,70
Corée
0,75
Japon
0,95
Australie
1,05
Taiwan
1,20
Malaisie
1,75
Etats-Unis
1,75
Royaume-Uni
2,00
Singapour
2,25
Hong Kong
3,70
législation chinoise
a été formulée en tirant les inspirations d'études
très affinées des alternatifs mis en
Ïuvre dans las grands
pays de la finance.
entreprises sensiblement
identiques empruntent à des taux différents.
poignée de banques
nouvelles, les banques ne peuvent ouvrir des établissements en dehors
du ressort de leur
siège central.
développés.
accordés par les
quatre plus grandes banques d'Etat. L'Etat chinois a souvent utilisé
les banques pour monter
des crédits qui auraient
ailleurs été traités en subventions d'Etat. Une seule
banque chinoise n'est pas sous
contôle étatique.
En 2000, les autorités ont transféré RMB 1.300 milliards
(soit environ US $ 150 milliards)
correspondant à environ
18% des encours de crédit dans un Fonds de Gestion des Actifs Bancaires.
Mais les
débiteurs n'assurant
plus le service de leur endettement représentaient toujours 27%
des encours en 2001 selon
les autorités chinoises
laissant entendre que le chiffre serait plus élevé encore
en cas d'application des
normes internationales.
Les taux de capitalisation des grandes banques chinoises ne leur permettent
guère
dÕenregistrer les
pertes réelles associées à leurs encours. Leurs possibilités
d'apurer le développement des
entreprises nouvelles aux
meilleures perspectives sont pour autant limitées.
l'Etat. La plupart des sociétés
cotées en bourse sont des entreprises d'Etat et guère plus
du tiers de ces
titres sont activement échangés.