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INTRODUCTION A L'ECONOMIE CHINOISE

par

Daniel Arthur Laprès

 

 

 
 



HISTOIRE DE L'ECONOMIE CHINOISE



Dynastie Sung

À partir de la dynastie Sung l'utilisation de billets imprimés est courant. À cette époque, le budget étatique est relativement modeste : en 1068 les salaires des fonctionnaires coûtaient 40.000 cordes d'argent par mois, les armées 100.000  et la Cour 70.000. Des dotations supplémentaires couvraient les festivals, les mariages et les funérailles.

Mais l'Empereur devant sans cesse améliorer les conditions de ses souteneurs, surtout les militaires, la production de monnaie en métaux a été augmenté fortement entre les années 800s et les années 1000s. Ainsi, la production d'argent a été multipliée par 13, celle du cuivre par 8, et celle du fer par 14. Le coût de la production revenait à 75% voire plus de 100% de la valeur monétaire. En plus, il fallait faire transporter le métal extrait au sud jusqu'aux places commerciales, et aux postes militaires du nord.

Les Kitans au nord ont adopté l'argent en tant que monnaie, sa production a été fortement augmentée et le métal a alors fait son apparition sur les marchés chinois où il a suscité une vive spéculation sur les cours triangulaires entre les cours des certificats de dépôt, du cuivre et de l'argent. Les billets tombaient à des échéances certaines et étaient remboursables par anticipation moyennant escompte dont 3% au moins revenait à l'Etat. Les marchands payaient à l'Etat une taxe sur le sel (50%), sur le vin (36%), sur le thé (7%) et sur les passages en douane (7%). Il existait depuis très longtemps des fonds d'Etat qui intervenaient sur les marchés pour vendre des stocks en cas de surchauffe des prix et pour acheter en soutien des prix en cas de surproduction par exemple. Mais la déflation réapparaissait en période de paix durable et en cas de baisse de la population.  La subtilité des stratèges économiques a été illustrée par Fan Chungyen qui en réponse à une famine a augmenté les prix du blé et du riz pour doper les importations tout en supportant l'hostilité populaire à court terme.

Alors qu'en Europe, les classes marchandes ont acquis l'indépendance, condition préalable au décollage du capitalisme, les propriétaires de terres ont agi à travers les postes officiels occupés ou sous influence pour frustrer les élans des marchands. L'enrichissement des propriétaires a été favorisé en réduisant les accès des villageois eux terres communes. Des domaines privés ou aux mains de temples ont été créés par récupération de cimes de montagnes. Ces domaines ont pu dévier les cours des rivières sur leur propriété et ont pu causer des graves dégâts aux travaux d'irrigation des paysans en aval. Ces domaines employaient des travailleurs migrants, donc clandestins dans la mesure où il était interdit de quitter son lieu sans changement de son enregistrement. De nombreux domaines exploitaient des centres de production de textiles. Les villages dont les noms se terminent en « zhuang ». À cette époque sont nés les « yi zhuang », des domaines contrôlés par des clans et exploités au profit de leurs membres sous le contrôle d'un membre désigné à cet effet par le clan. Ils étaient souvent exemptés d'impôts car considérés comme des oeuvres de bienfaisance.

En Chine, les accumulations à grande échelle des terres se sont toujours avérées néfastes à long terme. Jusqu'à des époques récentes, les paysans chinois louaient leurs terres en contrepartie de la cession aux propriétaires de 40-50% de leurs productions. Les propriétaires étaient alors redevables des impôts fonciers. Mais dans les faits, ils parvenaient souvent à se soustraire à leurs obligations fiscales. Plus les grands propriétaires étaient défaillants, plus la charge devenait lourde pour les paysans indépendants de la circonscription qui de toute façon était redevable sur l'ensemble de sa production pour la contribution locale. Ainsi les paysans indépendants étaient-ils amenés à vendre leurs terres aux plus gros propriétaires et ensuite leur en louer les droits d'exploitation. Le gouvernement était dans tous les cas perdant puisque soit le paysan ancien contribuable disparaissait des rôles des propriétaires soit il partait vers une autre circonscription pour travailler clandestinement.

Pendant la dynastie Sung, vu que les fonctionnaires étaient trop peu rémunérés par rapport à leurs exigences, ils se voyaient doter de terres en franchise d'impôts. Les barèmes ont aussi été modifiés d'une manière telle que la plus modeste des catégories correspondait à une dotation plus grande que ce que détenait la plupart des paysans propriétaires.

Il existe des documents permettant de se faire une idée plus précise de l'organisation de l'économie à partir du 10ième siècle. La capitale étant le centre de consommation, les propriétaires de terres dans ses environs avaient un accès préférentiel aux marchés des produits cultivables les plus chers, par exemple la culture de mûres pour la confection de la soie, qui était organisée à une échelle industrielle. Dans un second périmètre autour de la capitale, on cultivait les denrées, soit le blé et le riz, dont on voulait limiter l'incidence des coûts de transport. Dans un troisième périmètre, les paysans indépendants étaient installés.

De telles distributions de fonctions économiques se trouvaient autour de certaines grandes capitales provinciales.

Quand la capitale était déplacée, les cercles se décomposaient et se reconstituaient.

Le 11ème siècle a été aussi riche que l'a été le 4ème siècle avant JC en pensée sur l'économie politique.
 
 

 

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