Le site des échanges avec la Chine

 

 

INTRODUCTION A L'ECONOMIE CHINOISE

par

Daniel Arthur Laprès

 

 
 

ECONOMIE CONTEMPORAINE



3. - L'industrie
 

Depuis le lancement de la réforme en 1978, l’industrie chinoise a cru au rythme annuel moyen de 11.8% alors que le PIB a progressé au taux de 9.6%. L’industrie contribue presque 50% du PIB chinois, score qui est largement supérieur aux autres pays asiatiques (alors que les services sont sous-développés par rapport à ces mêmes pays).

En fait, la Chine bénéficie de nombreuses conditions avantageuses: un important marché national, une abondance de ressources naturelles, et une source quasi-inépuisable de main d’œuvre peu chère.

Aussi, le Gouvernement chinois a érigé en priorité le développement d’industries lourdes, au dépit d’ailleurs des avantages comparés de la Chine dans les productions plus intensives en main d’œuvre qu’en capital. Les planificateurs ont orienté les crédits au secteur industriel à la faveur des entreprises d’Etat. La politique commerciale extérieure a protégé les industries chinoises par des droits de douane élevés, des quotas d’importation, des monopoles d’Etat et d’autres mesures encore, mais dont grand nombre devra disparaître après l’accession de la Chine à l’OMC.
 
 
  VALEUR AJOUTEE Nombre de salari*s
(prix courants)
  1981 1991 2001 1981 1991 1997
Industries légères 36.0 32.4 32.9 28.8 33.5 33.8
Produits alimentaires 4.7 5.3 7.2 6.7 5.9 6.3
Breuvages 2.1 3.0 3.5 1.7 2.1 2.3
Tabac 4.9 6.3 5.2 0.7 0.6 0.5
Textiles 16.1 10.0 7.1 14.0 13.9 11.9
Vêtement et chaussures 2.3 2.4 3.0 0.5 3.2 4.0
Produits en cuir 1.1 1.1 1.9 0.7 1.5 2.2
Produits bois autres que meubles 0.9 0.6 1.1 0.8 1.4 1.5
Meubles autres qu'en métal 0.8 .5 0.6 0.2 0.7 0.7
Papiers et assimilés 2.0 2.0 2.2 1.9 2.3 2.7
Imprimerie et édition 1.3 1.2 1.2 1.6 1.9 1.6
Industries chimiques 26.6 26.9 26.0 20.2 21.8 26.1
Produits indutriels 8.0 9.2 11.5 7.5 7.0 8.8
Autres produits chimiques 3.5 3.7   2.4 2.6  
Rafinage de p*trole 5.0 3.4 3.8 0.7 1.0 1.3
Produits pétrole et charbon divers 0.2 0.2   0.3 0.5  
Caoutchou 2.2 1.7 1.3 1.2 1.4 1.5
Plastiques 1.5 2.0 2.3 0.5 1.9 2.5
Petterie, faïence 0.5 0.6 0.7 0.7 0.7 1.3
Verre et assimilés 0.9 0.8 0.6 1.2 1.0 1.0
Autres produits métalliques non-minéraux 4.9 5.3 5.7 5.7 5.6 9.7
Industries lourdes 37.4 40.7 41.1 51.0 44.8 40.0
Fer et acier 6.9 7.5 6.5 7.8 5.6 5.5
Métaux non-ferreux 2.0 2.1 2.0 1.8 1.6 1.9
Produits manufacturés à base de métaux 5.5 3.2 3.3 1.4 3.4 4.2
Machines, autres qu'électriques  13.6 11.3  8.5   26.2  17.7  13.0
Machines electriques 3.3 8.4 11.0 6.4 6.5 4.9
Equipements transport 3.1 4.9 6.4 4.8 4.2 6.7
Equipements professionnel et scientifique 0.8 1.0 0.9 1.4 1.2 1.4
Autres produits manufacturés 2.2 2.4 2.4 1.3 4.4 2.4
             
 

Source : Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel, Base des Données des Statistiques Industrielles, 2000.

Le Gouvernement chinois mise sur le développement de champions nationaux tels que AVIC dans l’industrie aérospatiale, Shougang, Angang et Baosteel dans l’acier; Yiqi, Erqi, Shanghai Auto et Tianjin Auto dans le secteur automobile; Sinopec et CNPC dans le pétrole et la pétrochimie.

Le processus de libéralisation a surtout affecté les secteurs plus proches du consommateur, comme l’électronique grand public, le textile, les vêtements, et les produits alimentaires.

Les entreprises étrangères dans l’industrie exploitent surtout des activités visant les marchés d’exportation.

L’industrie chinoise a souffert pendant les années 1990 d’un excès de production par rapport à la demande pour quelque 80% des produits.  Cet excès a été attisé en particulier par une offre de crédit sans discrimination en fonction des critères économiques. Finalement, ces excédents ont dû être liquidés en pratiquant des réductions de prix causant une déflation généralisée qui a déstabilisé les marchés.

L’industrie chinoise est très fragmentée et ne parvient pas à optimiser les économies d’échelle possibles en rationalisant la production au niveau national. L’industrie chinoise est plutôt organisée à l’échelle provinciale et les autorités à ce niveau exercent l’essentiel des contrôles sur l’activité économique et industrielle locale. Même les barrières contre les échanges interprovinciaux s’avèrent difficiles à démanteler, par exemple dans la construction d’automobiles et sur les marchés du tabac et des spiritueux.

La production du ciment en Chine illustre les mérites de la fragmentation : on recense en Chine quelque 8.000 sites de production de ciment alors qu’il y en aurait seulement 1.500 à travers le reste du monde et le principal producteur chinois ne contribue que 0.6% de la production nationale annuelle (le champion national en Thaïlande contrôle 60% du marché, celui en Inde 30%).En 1994, les 500 premières entreprises en Chine ne contribuaient que 16% du PIB, soit environ la moitié de la part des grandes entreprises dans les pays développés. La plus grosse société chinoise en termes de chiffre d’affaires, soit Daqing Petroleum, avec US $ 3.6 milliards par an, n’atteint pas la moitié du chiffre d’affaires annuel de la dernière des 500 plus grosses entreprises au monde tel que recensées par le magazine Fortune.

L’industrie chinoise souffre aussi d’un sous-développement technologique, manifesté autant en termes de quantité et qualité d’équipement, mais aussi en termes de savoir-faire et de capacité d’innovation.

Les activités industrielles exploitées par des entreprises d’Etat sont en plus affaiblies par la charge sociale qui leur incombe, au moins en principe, car ces responsabilités sont de plus en plus souvent reniées engendrant des tensions sociales.

Enfin les banques n’assument pas un rôle d’attribution des crédits en fonction de critères économiques adaptés. Par conséquent les entreprises méritant le soutien par crédits bancaires n’y accèdent pas ou pas dans des conditions concurrentielles normales.

La réforme de l’industrie passe par une réorganisation des entreprises d’Etat. Pour grande partie, ces entreprises ont été privatisées, même si le mot a longtemps été banni des discours officiels. Par exemple, il semblerait qu’en 2000, quelque 177 fusions ont été réalisées pour une valeur de US $ 41.7 milliards. Aussi les entreprises disparaissent de plus en plus souvent par la faillite, la Banque mondiale en ayant recensé quelque 25.000 dans son rapport annuel pour l’an 2000, dont la moitié des entreprises d’Etat, parmi les faillites les plus retentissantes on citerait celle de Guangdong GITIC et celle de Acheng Sugar dans la Province de Heilongjiang.

La politique officielle chinoise a permis l’intégration de secteurs industriels dans les flux globaux. Ouverts en priorité autant au niveau des échanges internationaux qu’au niveau des investissements étrangers, les textiles et le vêtement, l’électronique grand public et l’automobile chinois sont devenus des facteurs significatifs sur les marchés internationaux concernés. Ainsi la composition des exportations industrielles chinoises a évolué au cours des deux dernières décennies à la faveur des productions d’équipements (qui correspondaient à moins de 5% des exportations en 1980 et qui en composaient environ le tiers en 2000). S’agissant de l’importance de la Chine sur les marchés internationaux, il y a lieu de relever par exemple que sa part des échanges internationaux de vêtements a doublé entre 19789 et 1999 (soit de 10% à 20%) alors que sa part des échanges de chaussures et assimilés a progressé sue la même période de 7% à 38%. En 2000, la Chine s’est arrogé plus de 5% du marché international des équipements de bureau et de traitement de données et plus de 10% du marché des équipements pour les télécommunications.

Après 15 ans d’application du régime dit de « responsabilité contractuelle », l’autonomie de gestion avait été beaucoup accrûe, mais l’influence de l’Etat demeure importante au sein des entreprises d’Etat. Selon une étude effectuée par la Shanghai Stock Exchange auprès des sociétés y cotées, 99% des importantes décisions d’investissement et de celles afférant à la désignation et à la rémunération des dirigeants sont prises en consultation avec le comité d’entreprise du Parti Communiste Chinois.

Degré d’autonomie dans la gestion des
entreprises d’Etat
 
 
Fonction % des entreprises 
déclarant jouir d'une 
complète autonomie
-       Vente -       97
-       Production -       96
-       Achats -       94
-       Utilisation des reports à nouveau -       78
-       Structure de l'organisation -       78
-       Prix -       73
-       Salaires et primes -       65
-       Embauche des salariés -       58
-       Gestion du personnel -       55
-       Investissement -       47
-       Etablissement d'entreprises en coopération et acquisitions -       40
-       Commerce international -       39
-       Disposition des actifs -       37
-       Refus des charges extralégales -       21

Source : Banque Mondiale, China Reform of State-Owned Enterprises, Rapport N° 1494-CHA, Washington DC, 1996.

Dans les secteurs plus proches du consommateur (l’électornique grand public, électro-ménager, alimentation, textile et vêtements) des champions chinois ont fait leur apparition (Haier, Konka, Huabao, Kelong, TCL et Changhong, Legend) qui se comportent tout comme les leaders mondiaux de leurs secteurs. Leurs situations financières sont relativement saines, la plupart affichant des ratios d’endettement par rapport au capital de moins de 50%.

Des 110.000 entreprises d’Etat recensées en Chine en 1996, plus des trois quarts sont des petites et moyennes entreprises dont une grande partie sont amenées à disparaître que soit à la suite d’acquisitions ou de fusions ou de procédures de faillite.

Il existe environ 1 million d’entreprises privées en Chine (les estimations varient entre 960.000 et 1.280.000). En 1997, seulement trois entreprises privées avaient réalisé des chiffres d’affaires excédant le milliard de Renminbi. En 1997, le chiffre d’affaires réalisé par les 5 plus grosses entreprises d’Etat étaient 35  plus important que celui des 5 plus grosses entreprises priées.
 

Évolution de la concentration de l’industrie chinoise entre 1990 et 1996
 
 
  Degré de concentration
(Part de marché des 8 premières entreprises)
  1990 1996
Fibres chimiques 44.6 35.0
Matériaux de construction 2.6 2.7
Acier 31.0 29.7
Métaux non-fumeur 23.4 15.0
Edition et média 5.5 5.6
Produits chimiques 15.6 10.1
Breuvages 5.4 9.4
Papier 10.8 5.4
Textiles 1.4 3.0
Machines de base 4.0 6.8
Produits en bois 8.1 7.6
Production de plastiques 6.1 3.7
Equipements de bureau  10.5 11.8
Pharmaceutiques 9.7 11.8
Equipements de transport 21.0 22.3
Métaux 3.7 5.5
Caoutchouc 12.7 18.5
Produits alimentaires 2.3 11.3
Meubles 5.4 6.1
Tabac 26.0 37.1
Machines électriques 9.3 10.0
Electronique et télécommunications 14.6 16.9
Produits culturels et de loisirs 8.8 11.7
Vêtement 5.0 4.5
Cuir 4.2 4.1
Moyenne 11.7 12.2
Source : rapport sur le Développement Industriel en Chine 1997.

Des 100 plus grosses entreprises chinoises en 1997, 94 étaient contrôlées par l’Etat. Presque toutes exploitaient des activités dans des secteurs non-concurrencielles tel que la pétrochimie (34), la production d’électricité (23), la métallurgie (18), le tabac (15) et l’automobile (4).

Évolution de l’efficience dans le secteur industriel sous contrôle étatique

 
  1997 2000
(janv-fin novembre)
     
Bénéfices industriels nets (milliards RMB) 74.4 371.4
-       Secteur étatique    
  45.1 208.3
Pertes totales    
-       Secteur étatique 134.1 100.0
  74.4 84.6
Bénéfices industriels nets (taux de croissance)    
-       Secteur étatique 16.8 92.0
     
  11.9 140.0
Source : Annuaire Statistique Chinois, 2001.

Certains signes de consolidation viennent pourtant éclairer l’horizon pour l’industrie chinoise. S’il fut une époque quand 200 marques de produits de l’électroménager étaient proposées au public, il n’en restait qu’une vingtaine et selon les estimations de l’Association of Light Industry, il se pourrait que ne survivent que deux ou trois.

Dans certains cas, les entreprises prospères sont obligées à intégrer des unités moins performantes. Parmi les plus célèbres cas du genre, on recense la reprise par Sinopec en 1997 de Zibo Chemical Fiber and Zibo Petrochemical avec leur endettement de RMB 3 Milliards. Dans le secteur de l’acier, le chef de fil, Shanghai Baogang, a été obligé de reprendre Shanghai Metallurgical Holding, un groupe ayant dix fois plus de salariés et étant plombé de dettes.

À la fin de 1997, l’administration centrale a adopté un plan de réorganisation de l’industrie de l’automobile. L’objectif consistait à établir 4 groupes dotés d’une capacité de production de 400.000 unités par an. Mais ces projets ont été largement frustrés par les résistances officielles au niveau provincial.

Indicateurs afférant au secteur de l’automobile
(fin 1998)
 
  Total Automo- Moteurs Pièces
biles
Nombre d'entreprises 2.426 115.0 56.0 1.628
Valeur produite (milliards RMB) 278.7 139.2 9.8 55.7
Exportations  5.2 1.3 0.24 2.3
Immobilisations 141.8 67.0 5.7 39.7
Bénéfices avant impôts 19.7 9.7 0.53 6.5
Source: Annuaire Chinois de l’Industrie de l’Automobile, 1999.

Concentration de l’industrie chinoise de l’automobile
 
  Production % du
(nombre d'unités) total
  national
Les 3 premières entreprises 431.947 23.75
Les 8 premières entreprises 867.415 56.77
Les 15 premières entreprises 1.155.937 87.64
Source : Wang H., X. Richet et W. Wang, Foreign Direct Investment in the Chinese Automotive Industry: country of origin effects, unpublished, Paris, 2001.

Selon les statistiques publiées dans l’Annuaire Statistique de la Chine 2000, le nombre d’entreprises d’Etat aurait été réduit de 127.000 en 1996 à 61.3000 en 1999.

Le transfert des actifs des entreprises d’Etat entre les mains de nouveaux dirigeants a été mis en œuvre de diverses manières avec des résultats aussi variables. Le scénario le plus fréquent a consisté en la cession de parts de société aux salariés. Mais ce procédé n’a pas donné des résultats globalement positifs sans doute parce que les injections de capitaux n’ont pas suffi et parce que la pérennité des structures de gestion a freiné les réformes. Très souvent le président de ces sociétés cumule ces fonctions avec celles de Président du comité d’entreprise du Parti Communiste Chinois et/ou de Secrétaire général de la branche locale du parti ou encore celles de haut fonctionnaire dans l’administration provinciale. Le plus souvent les performances des dirigeants de ces entreprises n’ont pas été soumises à un contrôle effectif que ce soit par des banques pour protéger leurs créances ou par des syndicats représentatifs et indépendants pour défendre les intérêts des travailleurs. Sinon les transferts des actifs des entreprises d’Etat se sont aussi accomplies par des appels publics à l’épargne par émission d’actions le plus souvent correspondant à des participations minoritaires. De manière générale, les entreprises étrangères sont restées en dehors des ces transferts d’actifs d’Etat.

La haute technologie représente désormais 9% de la valeur ajoutée par l’industrie et 14% des biens exportés. La part des dépenses en science et technologie (S&T) par rapport au PIB a varié au cours de la décennie des 1990 n’a jamais atteint 2% et la part de la recherche et développement n’a pas atteint 1% (la moyenne dans les pays de l’OCDE était 2.3% sur la même période). Le Gouvernement finance environ 42% des dépenses pour la S&T, soi environ 4% du budget annuel de l’Etat.Le Plan Qinquennal 2001-2005 prévoit des dépenses publiques de RMB 15 milliards pour la recherche civile. Hormis, l’Etat, les entreprises réalisent environ 46% des dépenses en S&T, les universités ne contribuant qu’une part inférieure à 10% du total. Si en 1999 2.91 millions de personnes étaient employées dans la S&T en Chine (plus de moitié en scientifiques et ingénieurs, le reste étant du personnel de soutien), la part de personnel R&D dans la population en correspondait qu’à 0.6 pour 1.000. La Chine se hisse au troisième rang au plan mondial en nombre de scientifiques et d’ingénieurs (derrière la Russie et les Etats-Unis), mais ils sont formés plus dans la théorie que dans la pratique et l’innovation.

Nombre de brevets (demandes et délivrances) 1985-1999
 
  1985-93 1995
     
Demandes 361.794 83.045
     
Part (%) des    
Ressortissants chinois 87.1 83.7

En 1997, 3% des brevets ont été accordés pour des inventions, 57% pour des dessins fonctionnels et 40% pour les dessins d’apparence. S’agissant des brevets accordés aux étrangers, 41% ont concerné des inventions, 54% des dessins d’apparence et 5% des dessins fonctionnels.

Évolution des sources financement des dépenses en R&D des entreprises chinoises
 
 
  1987 1998
Gouvernement 11 7
Entreprises 45 70
Prêts bancaires 40 18
Autres 4 5
Source : Ministère de la Science et de la Technologie, 1999.

La part des entreprises rurales dans la valeur des échanges annuels en produits de la haute technologie a augmenté entre 1985 et 1995 de 8.4% à 17.4%.

Les entreprises étrangères ne sont pas spécialement actives dans la R&D en Chine; ainsi, selon un recensement industriel en 1995, le ratio des dépenses en R&D au chiffre d’affaires et la part des produits nouveaux dans le chiffre d’affaires total n’étaient que de 0.4% et de 5.2% respectivement, alors ces indicateurs pour les petites et moyennes entreprises chinoises étaient 1.1% et 10.1% respectivement. Seuls 1% des entreprises étrangères disposaient de départements de la recherche. À la fin de 1998, on recensait quelque 70.000 entreprises S&T, dont 12% sous contrôle étatique, 29% sous propriété collective, 21% sous contrôle privé et 6% appartenant aux étrangers et 30% sont contrôlées par des sociétés capitalistiques. Leur chiffre d’affaires annuel a correspondu à RMB 767 milliards en 1998. En 1997, 4.334 entreprises S&T s’étaient associées avec des instituts de R&D et généraient un chiffre d’affaires annuel de RMB 17.5 milliards (soit 4 fois plus qu’en 1992). 2.564 entreprises S&T s’étaient associées avec des universités assurant 519.000 stages universitaires, 617 étudiants en doctorat et 2.111 étudiants en maîtrise. Au sein des entreprises privées, moins de 10% des salariés occupent des fonctions techniques (le personnel moyen correspondant à 55 salariés), mais une moyenne de 2.3 personnes est engagée dans le développement de produits. Ces entreprises coopèrent avec du personnel extérieur, ou achètent des technologies mais elles ne n’échangent que rarement des parts de capital pour des apports en technologie. Entre 1990 et 1997, le commerce international de la Chine en produits liés à la technologie ont augmenté en moyenne de 38% par an, atteignant en 1997 un total de US $ 86 milliards, dont des importations de $ 65.8 milliards et des exportations de $ 20.2 milliards.

Structure des importations de produits technologiques
(en %)
 
  MOYENNE 1993 1997
1993-1997
       
Equipements 86.0 88.0 85.9
-       systèmes complets 66.3 83.7 49.2
-       équipements de base 19.7 4.3 36.7
Licences de technologie 9.1 7.3 6.5

Source : Ministère de la Science et de la Technologie, 1999

À la fin des années 1990, 90% des importations chinoises en technologie étaient concentrées dans les secteurs de la production intégrée à l’aide d’ordinateurs, les équipements informatiques et ceux de télécommunications, et l’aéro-espace et la microélectronique. Elle était net exportatrice en armements, dans le nucléaire, la biotechnologie et l’optoélectronique. Les importations en technologie ne sont pas diffusées aussi profondément qu’elles ne le sont par exemple dans les pays développés, ainsi alors que la Chine a dépensé en 1999 quelque RMB 1.4 milliard pour l’absorption et la diffusion sur les RMB 32.2 pour les importations technologiques, le même rapport voisine le tiers dans les pays développés. Ainsi, la Chine a importé 130 lignes de production de téléviseurs alors qu’une meilleure absorption aurait évité de tels redoublements d’efforts et de gaspillage de ressources. Alors que la Chine produit annuellement quelque 25.000 études ministérielles liées à la science, seulement 10-15% d’entre elles aboutissent en développement commercial. La Chine se situe au 35ième rang mondial pour la coopération entre ses entreprises sur 47 pays étudiés par l’IMD en 2000).

La Chine subit l’effet d’une fuite de ses meilleures intelligences vers l’étranger ; ainsi approximativement 500.000 chinois sont partis à l’étranger pour faire des études et plus de la moitié n’est pas encore rentrée au pays. Le système financier chinois ne réussit pas à diriger vers la technologie une part suffisante de l’abondante épargne (US $ 8700 milliards en 2000), ainsi la part des banques dans la fourniture de crédits pour la technologie a diminué entre 1995 et 1998 de 32% à 18%.

La politique chinoise limitant la possibilité pour les investisseurs étrangers de contrôler les entreprises dans lesquelles elles investissent ont freiné les transferts de technologie.
 

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