CULTURE DES AFFAIRES EN CHINE
1. - La culture
dans affaires en Chine traditionnelle
Le confucianisme ne dédaigne pas le gain de l'argent. Ainsi dans les Analectes (« Lun Yu »), Confucius dit que
Chacun désire l'argent et les hautes positions, mais aucun noble ne saurait les accepter sauf à y être parvenu par des voies correctes. Tout le monde déteste la pauvreté et les statuts inférieurs, mais un noble ne saurait y échapper par des moyens inappropriés.
Confucius disait qu'il poursuivrait la richesse pour autant qu'elle puisse être obtenue par des moyens légitimes, si ce n'est qu'en conduisant un chariot. Mais si les richesses ne pouvaient être accumulées que par des moyens illégitimes, il préférerait poursuivre ses propres occupations ». Confucius considérait que « la luxure engendre l'arrogance, la frugalité mène facilement au délabrement ». Aussi, « Fût-il aussi doué que le Duc de Zhou, mais arrogant et radin, alors ses autres qualités seraient indignes de mention ».
Interrogé sur les moyens à mettre en Ïuvre pour lutter contre la recrudescence des vols, Confucius a fait remarquer que son interlocuteur « n'était pas avare dans de telles proportions exorbitantes, personne n'accepterait de commettre des vols même en étant payé pour le faire ».
Interrogé sur la peine de mort, Confucius demande quelle peut en être l'utilité. En effet, le roi tout comme le peuple veulent que le royaume soit bien géré dans leur intérêt commun. « Le roi et son peuple sont comme le vent et l'herbe, quand le vent souffle dans une direction, l'herbe se penche dans cette direction ».
En 1999 la International Institute of Economics a réalisé une étude auprès des cadres expatriés en Chine pour identifier les principales difficultés survenant en relation avec l'établissement de l'entreprise, la gestion de ses ressources humaines, la gestion des usines selon des critères de productivité, le marketing, la distribution et le service après vente sur les produits. L'étude a mis en exergue le manque d'informations concernant les conditions de marché, les manques de transparence dans la réglementation et d'uniformité dans son application.L'étude relève également les restrictions sur les choix de sites d'établissement et d'exploitation, les mariages forcés avec des partenaires spécifiques locaux et les conflits qui résultent des obligations générales de coopération avec des partenaires chinois.
Cette étude a également révélé que les entreprises étrangères se plaignent des effets de la corruption en Chine. Les mises en scène sont plus ou moins complexes, mais comportent souvent la conclusion de contrats de « conseils » avec des amis personnels des fonctionnaires ou des salariés décideurs de marchés.
Les institutions
chinoises tendent à restreindre la circulation des informations.
À titre d'exemple, la duplication des intermédiaires commerciaux
au niveau provincial rend les marchés locaux plus opaques pour les
entreprises étrangères et même pour celles provenant
d'autres régions de la Chine. Cette opacité est exacerbée
lorsque les entreprises extra-provinciales sont interdites d'accès,
soit par l'effet de monopoles locaux ou d'alliances locales. Les
contrôles de prix apportent des distorsions des informations incorporées
dans les prix des produits concernés. Il en est de même en
cas de subventions de produits. Les incidents de prix prédateurs,
par exemple, les ventes à perte, sont davantage le résultat
de la liquidation de stocks produits en excès à cause de
décisions disconnectées du marché. En cas d'allocation
de crédit selon des critères autres que le taux d'intérêt,
les informations que ce dernier est censé communiquer aux marchés
monétaires et financiers sont faussées. La production même
de l'information est restreinte en Chine; en effet, la production de statistiques
doit être exempte de tout biaisement (intentionnel ou non). Les producteurs
non-étatiques d'informations financières en particulier ont
été visés. En chine, les études de marché
sont soumises à autorisation officielle préalable et leurs
résultats doivent être communiqués au gouvernement.