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INTRODUCTION A L'ECONOMIE CHINOISE

par

Daniel Arthur Laprès

 

 

 
 


CULTURE DES AFFAIRES EN CHINE




2. - La culture dans affaires en Chine contemporaine

L'amélioration de la gouvernance des entreprises chinoises constitue un objectif de la politique gouvernementale. En janvier 2002, la China Securities Regulatory Commission (CSRC) et la State Economic and Trade Commission (SETTC) ont promulgué un Code pour la gouvernance des entreprises cotées en bourse et ont lancé une évaluation systématique de leur gouvernance. En juin 2002, la People's Bank of China (PBOC) a promulgué un Code de gouvernance pour les banques commerciales par actions.

La confiance des investisseurs, autant autochtones qu'étrangers, étant renforcée par une meilleure gouvernance, les coûts d'accès aux capitaux supportés par les entreprises chinoises seront diminués d'autant et le bien-être général sera ainsi favorisé.

L'utilisation du mot « gouvernance » nécessite une clarification du sens qui lui est donné ci-dessous parmi les nombreuses alternatives couvrant un champ d'application aussi vaste que varié. Nous concentrons l'attention sur les relations tripartites entre les actionnaires d'une société anonyme cotée en bourse, ses organes de direction/surveillance, et ses cadres dirigeants. Les salariés, les syndicats, les créanciers, le public, et les autres intéressés (« stakeholders ») ne sont pas autant déconsidérés que réservés pour discussion dans un document plus long. L'évocation du cas chinois suscite une discussion de l'importance des influences culturelles sur les relations tripartites en question. Mais considérant que cette discussion exigerait l'identification de ces influences ainsi que des mesures de leurs effets respectifs, l'attention sera focalisée sur les aspects juridiques de la « trialectique ».

Alors que le centre de gravité de l'économie chinoise se déplace progressivement en dehors du giron étatique, l'Etat contrôle toujours quelque 70% du capital de presque toutes les sociétés cotées en bourse en Chine. Les sociétés privées ne représentent que quelque 5% de la capitalisation boursière chinoise. À la fin de 2001, l'actionnaire le plus important dans les sociétés ayant émis des actions sur les bourses chinoises contrôlait en moyenne 44% de leurs actions et dans plus de 40% des sociétés cotées l'actionnaire le plus important contrôlait au moins 50% de leurs actions. Aussi, les sociétés cotées sont en fait contrôlées par, ou en parallèle avec les Entreprises d'Etat dont elles émanent. Les actions cotées sont détenues à 95% par quelque 35 millions de petits porteurs ayant accepté des cours correspondant à des ratios élevés de prix/rentabilité par action, tout en se trouvant exposés à un risque systématique significatif. Tous les gestionnaires de fonds de placement, ainsi que toutes les sociétés d'investissements sont contrôlées par l'Etat.

Les autorités chinoises ont érigé un échafaudage normatif afférant à la gouvernance des entreprises équivalent, voire à certains égards supérieur, aux régimes comparables à l'étranger. Mais, la transposition de normes internationales de gouvernance ne résout pas en soi les défis posés par l'étatisation de l'actionnariat des sociétés cotées.

En 2003, le Gouvernement a entrepris de séparer son rôle de régulateur de celui de propriétaire/gestionnaire des entreprises en interposant la State-Owned Asset Supervision and Administration Commission (SASAC) en tant qu'actionnaire des Entreprises d'Etat. La SASAC accomplit ses fonctions en conformité avec le plan de développement et les politiques industriels de l'Etat.

Mais l'application des lois, et donc le respect qu'elles suscitent, restent aléatoires. La Banque Mondiale a relevé en 2003 qu'un nombre substantiel de sociétés cotées sur les bourses chinoises ne respectent leurs obligations de divulgations que dans la forme, et que de nombreux états financiers comportaient des chiffres faux.

En novembre 2005, le National People's Congress (NPC) a adopté des amendements aux lois sur les sociétés et sur les marchés financiers. Ces réformes visent à améliorer le respect de la loyauté au sein des entreprises cotées en bourse, et en ce sens elles contribueront à l'instauration d'une meilleure gouvernance. Ainsi, la réforme de la Company Law y introduit l'obligation légale pour les sociétés cotées en bourse de nommer des administrateurs indépendants.
 

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