Le site des échanges avec la Chine

 

 

INTRODUCTION A L'ECONOMIE CHINOISE

par

Daniel Arthur Laprès

 

 

 
 



LES MARCHES


L'assurance

Les origines des activités d’assurance remontent au milieu du 19ième siècle. Les assureurs étrangers ont été les premiers à lancer le marché local, d’abord par des succursales et lorsque l’envergure des activités le justifiait à travers des filiales ou des entreprises en coopération avec des partenaires chinois. Jusqu’à la Révolution Communiste, les entreprises étrangères ont conservé la part prépondérante du marché local. Après la fermeture de toutes les sociétés privées d’assurance, le gouvernement a établi un monopole d’Etat sous la désignation People’s Insurance Company of China (PICC) qui a retenu son monopole jusqu’au milieu des années 1980s. Entre 1959 et 1979, les entreprises ont cessé d’assurer leurs risques. Certaines compagnies étrangères ont continué à offrir des polices d’assurance-vie, promues essentiellement aux expatriés. Aussi, même pendant cette période, on assurait certaines opérations du commerce international et les risques survenant dans l’aviation civile. Pendant cette période, la PICC a surtout assuré les risques économiques en relation avec l’Asie du sud-est.

Les pertes occasionnées par une série de catastrophes naturelles ont amené le gouvernement à revoir sa position et à partir du premier janvier 1980 la PICC  a été autorisée à proposer des assurances-vie et autre. En 1985, le Conseil d’Etat a autorisé l’établissement de compagnies chinoises. En 1988, les deux premières compagnies à investir le marché ont été: Ping An Insurance Company à Shenzhen et China Pacific Insurance Company à Shanghai, toutes deux des entreprises d’Etat. Au cours des années 1990, une douzaine d’autres compagnies ont été lancées par des entreprises d’Etat.

Comprenant l’intérêt intrinsèque de l’activité de l’assurance (transfert et diversification des risques engendrant réduction du coût total, transformation de l’épargne en investissements par l’intermédiaire des marchés financiers, financement de régimes de protection sociale et de prévoyance).

En 1992, le marché chinois a été ré ouvert aux compagnies étrangères, dont la première à s’engager a été American International group, suivie de Tokyo Marine Life en 1994. En 2001, 17 compagnies étrangères avaient obtenu des licences d’exploitation pour des activités limitativement définies sur le plan territorial (généralement Shanghai et Guangzhou) et par rapport aux produits (soit des produits vie ou les autres, mais jamais les deux) et en termes de clientèle (les individus, à l’exclusion des groupes). Les compagnies étrangères ont été obligées de s’associer à des partenaires locaux pour exploiter des activités liées à l’assurance-vie alors que les entreprises à 100% étrangères ont été autorisées pour les activités autres que l’assurance-vie.

En octobre 1996, la PICC a été divisée en trois entités sous contrôle distinct : PICC Life Insurance, PICC Property Insurance et PICC Reinsurance sous un holding commun, mais en 1999 les trois entités sont devenues des sociétés par actions séparées bien qu’à 100% contrôlées par l’Etat, respectivement Life Insurance Company of China,  PICC, et China Reinsurance Company. D’autre part, les opérations internationales ont été regroupées sous la China Insurance Company sise à Hong Kong.

Depuis 1998, les activités d’assurance sont sous la tutelle de la China Insurance Regulatory Commission (CIRC), qui ne disposent que de 400 fonctionnaires.

En 2001, on recensait 37 compagnies autorisées à exploiter des activités d’assurance sur le territoire chinois, dont 20 pour l’assurance vie et 17 pour les autres polices, dont 17 compagnies étrangères opéraient par l’intermédiaire de succursales ou par des entreprises en coopération avec des partenaires locaux.

Compagnies d’assurance sur le marché chinois (juin 2001)
 
  Assurance-vie Autres assurances
Entreprises d'Etat 2 2
Entreprises appartenant à des entreprises d'Etat 8 8
Entreprises en coopération sino-étrangères 9  
Succursales d'entreprises étrangères 1 7
Source : China in the World Economy, OCDE, Paris, 2002.

Partis de zéro au début des années 1980 et après deux décennies de croissance annuelle moyenne de 30%, les montants des primes encaissées ont atteint en 2000 RMB 100 milliards pour les assurances-vie et RMB 60 milliards pour les autres assurances. Le potentiel de développement reste énorme puisque les primes d’assurance en Chine n’ont correspondu en 2000 qu’à 1.8% du PIB, dont 1.1% en assurance-vie et 0.7% pour les autres assurances.

Total des primes d’assurance en % du PIB (1999)

 
  % du PIB
Philippines 1.4
Indonésie 1.4
Chine 1.6
Inde 1.9
Russie 2.1
Thaïlande 2.3
Pologne 2.9
Malaisie 3.9
Singapour 4.3
Hong Kong 4.7
Canada 6.5
Allemagne 6.5
France 8.5
Etats-Unis 8.6
Australie 9.8
Japon 11.2
Corée du Sud 11.3
Royaume-Uni 13.3
Source : Sigma, N° 9, 2000. Swiss Re.

Jusqu’en 2000, la PICC contrôlaient des parts prépondérantes des marchés pour les assurances-vie (64.5%) et pour les autres assurances (77.6%).

Parts de marché des assureurs en 2000
 
  Assurances-vie Autres assurances
  Primes % du marché Primes % du marché
brutes brutes
(US $ milliards) (US $ milliards)
PICC 5.61 27.63 7.77 64 .5
China Pacific 0.83 11.44 2.71 22.5
Ping An 0.58 8.07 1.02 8.5
Autres 0.21 2.86 0.55 4.5
Source : China in the World Economy, OCDE, Paris, 2002.

En 2002 aucune compagnie d’assurance chinoise ne s’était encore fait cotée en bourse bien que le gouvernement y soit favorable comme moyen d’améliorer leur capitalisation.

S’agissant du financement des retraits, la Chine doit faire face à un problème de vieillissement de sa population qui est exacerbée par la politique d’un enfant par couple appliquée dans les villes (2 dans la campagne) depuis le début des années 1970. Alors qu’en 2000 seulement 7% de la population avait plus de 65 ans, cette part doit atteindre 20% en 2050.Une grande part de la population vit dans la campagne et une part croissante des chinois travaille dans des entreprises privées. En application de la réforme au cours des années 1990 du système communiste mis en place à partir de 1951, la responsabilité pour l’administration des programmes de retraite a été transférée des entreprises d’Etat vers les gouvernements des provinces et des régions autonomes. Mais les transférabilité ou la portabilité limitées des adhésions et le faible taux de couverture de la population restaient des problèmes importants. En 1997, le Conseil d’Etat a mis en place un nouveau système en s’inspirant ouvertement des expériences étrangères. Il comporte trois cotisations: une cotisation de base obligatoire et d’application générale, une cotisation individualisée obligatoire négociée par les employeurs pour leurs groupes et une troisième cotisation individuelle et facultative mais qui en fait sont négociées par les employeurs. Cette troisième tranche reste en 2002 hors limites pour les compagnies étrangères. Les paysans sont soumis à un régime de retraite distinct. Il a été estimé en 2000 que 135 millions de travailleurs dans les zones urbaines et 82 millions dans les zones rurales bénéficiaient de plans de retraites, ce qui ne correspond en moyenne qu’à 20% de la population, bien que le taux de protection des populations urbaines atteigne 65%. A l’avenir, il faudra, selon l’OCDE, que la Chine réduise les prestations, augmentent les taux de cotisations, et rallongent les durées de cotisations.

La régulation des activités d’assurance porte sur les produits et les prix, mais la politique actuelle vise leur libéralisation progressive à moyen terme.

Depuis la loi de 1995, les compagnies d’assurance doivent respecter des ratios de solvabilité, d’ailleurs en principe plus exigeante que les normes internationales.

Les compagnies d’assurance ont été interdites d’investir, en tout cas directement, dans la bourse, sauf pour les obligations de société garanties par un gouvernement et ayant une cote d’au moins AA+ mais ces restrictions sont destinées à être assouplies à moyen terme.En 2001 la China Securities Regulatory Commission a permis aux compagnies d’assurance de lancer des fonds communs de placements par l’intermédiaire de filiales spécialisées.

Les compagnies d’assurance doivent verser 20% du montant brut des primes pour les assurances autres que l’assurance-vie à la compagnie de réassurance sous contrôle étatique.

Un souci des autorités chinoises doit être d’améliorer les qualifications des ressources humaines, notamment en termes de professionnalisme et de déontologie des intermédiaires qui en fait sont les capitaines du canal. La CIRC soutient la création d’organisations professionnelles chargées de l’autodiscipline.

Les banques sont de plus en plus impliquées dans la promotion des polices, surtout des assurances-vie.

60% des primes pour des couvertures autres que les assurances-vie concernent l’assurance automobile.

Certains doutent de la capacité des assureurs chinois d’absorber les conséquences des catastrophes naturelles les plus dévastatrices auxquelles la Chine peut être exposée, notamment en relation avec ses centrales nucléaires et ses projets d’infrastructure majeurs tel que le Barrage des Trois Gorges. Dans ce domaines, les assureurs étrangers pourront faire une contribution particulièrement importante.


 
 

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